L’ordonnance des élus pour faciliter l’accès aux soins

Rapport de la chambre des conseillers sur la sécurité sanitaire au Maroc

Réduction des dépenses de santé des familles, réforme des caisses d’assurance maladie, formation de ressources humaines qualifiées… Autant de points abordés par un rapport publié par la Chambre des conseillers pour améliorer le système sanitaire.

Un diagnostic du système sanitaire au Maroc. C’est l’exercice auquel s’est prêté le groupe thématique provisoire relatif à la sécurité sanitaire à la Chambre des conseillers dans un récent rapport intitulé «La sécurité sanitaire en tant que prélude pour renforcer les fondements de la souveraineté nationale». On y retrouve un chapelet de recommandations pour rendre ce secteur plus performant, au bénéfice de tous. Parmi les chantiers prioritaires, la réduction des dépenses de santé des familles. Pour ce faire, il invite le gouvernement à poursuivre la réduction des prix des médicaments, particulièrement ceux destinés au traitement des maladies chroniques et incurables, encourager l’usage des médicaments génériques, réviser le tarif national de référence tous les trois ans et soutenir l’industrie pharmaceutique nationale. Cet allègement des dépenses sanitaires, qui sera bien évidemment une bonne nouvelle pour les ménages, dépendra en partie du montant des moyens financiers alloués au ministère de la Santé. D’où la nécessité, selon le rapport, de «cesser de soumettre le budget de la santé aux contraintes des équilibres budgétaires, et d’y injecter les financements nécessaires en fonction des besoins».

Financement des structures sanitaires
Le document préconise aussi d’initier une réforme profonde des différentes caisses d’assurance maladie, «en veillant à les regrouper de façon à permettre le développement du panier des services et le maintien de leurs équilibres financiers ». Il suggère également une révision des mesures incitatives et fiscales en vigueur pour permettre au système de santé d’assurer des prestations de qualité à des coûts nettement moins élevés. La situation des infrastructures sanitaires n’a pas été omise dans ce rapport. Les élus proposent dans ce sens de mettre en place de nouvelles pistes de financement pour «soutenir les structures de santé et de renforcer les capacités financières des établissements hospitaliers». L’accès aux soins ne doit plus être un luxe pour certains Marocains, selon eux. Pour relever ce défi, ils invitent ainsi l’État à construire dans les différentes régions des hôpitaux universitaires, des facultés de médecine et de pharmacie, de médecine dentaire et des instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé. Ils lui recommandent aussi de mettre en place une carte sanitaire régionale «claire» et de l’actualiser régulièrement en prenant en compte les nouvelles réalités dans ces zones. A en croire le rapport, il est impératif «de mettre en place un cadre juridique relatif à la sécurité sanitaire et un plan proactif de veille à même de renforcer la capacité du système de santé à surveiller et à suivre les épidémies, et à faire face à toutes les maladies et crises sanitaires».

Construire des structures sanitaires, c’est bien, former des ressources humaines suffisantes pour délivrer les soins aux populations, c’est encore mieux. D’où l’importance d’augmenter la capacité d’accueil des facultés de médecine, de pharmacie, de médecine dentaire et des instituts de santé, «en luttant contre le phénomène d’émigration des médecins et en intensifiant les efforts de l’État visant à offrir une formation en phase avec les évolutions technologiques».

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