Toujours de l'orage dans l'air entre rabat et Amsterdam

NASSER BOURITA S’EN PREND AUX PAYS-BAS

Dans des propos rapportés par la MAP, le chef de la diplomatie a fait part de son indignation vis-à-vis de ce qu’il a qualifié d’“opportunisme politique” des Pays-Bas quant à leur gestion du rapatriement de leurs ressortissants porteurs de la double nationalité.

Déjà fortement entamées en raison du soutien néerlandais au Hirak ach-châbi d’Al-Hoceïma et du refus d’Amsterdam d’extrader le leader séparatiste rifain Saïd Chaou, les relations entre le Maroc et les Pays-Bas ne sont sans doute pas près de s’arranger. Et elles empirent même, si l’on s’attarde sur la déclaration de Nasser Bourita à l’agence MAP (Maghreb arabe presse) pour fustiger les démarches entreprises par le pays ouest-européen pour rapatrier ses ressortissants porteurs également de la nationalité marocaine et bloqués dans le Royaume depuis que ce dernier avait fermé, le 15 mars, ses frontières.

En effet, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a taxé les autorités néerlandaises d’“opportunisme politique”, dans la mesure où selon lui ces dernières n’auraient commencé à se soucier du sort des Maroco-Néerlandais que sur le tard, “avant de vouloir se poser en défenseur de leurs droits auprès de l’État marocain”. “Ce n’est qu’après une trentaine de vols pour rapatrier les Néerlandais de souche que les Pays-Bas ont commencé à s’intéresser aux Marocains détenteurs de la double nationalité basés dans le nord du Royaume,” a avancé, selon la MAP, M. Bourita.

D’après ce dernier, les Pays-Bas se seraient ainsi rendus coupables d’“attitude contraire et discriminatoire à l’égard des Marocains détenteurs de la double nationalité,” à rebours par exemple de la Belgique, qui selon le ministre aurait dès le départ procédé au rapatriement de ses ressortissants porteurs de la double nationalité à la seule faveur de liens professionnels ou pour des considérations familiales ou de santé, “loin de toutes arrières pensées politiciennes”. Il a, en outre, souligné que “le Marocain chez lui jouit de tous les droits et assume toutes les obligations à l’instar de ses compatriotes” et qu’“il n’a pas besoin de la protection, ni de la tutelle de l’ambassade d’un pays tiers”.

Des propos et des interférences
Pour l’heure, les Pays-Bas n’ont pas encore réagi; ceci étant, il y a lieu de rappeler que ces derniers s’étaient déjà fait “remonter les bretelles”, si l’on peut dire, fin février par le gouvernement marocain, suite à un rapport au vitriol du parlement néerlandais sur le Hirak. L’Exécutif “rejet[ait] fermement toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures”, dans une déclaration lue par son porte-parole de l’époque, Hassan Abyaba.

Un autre rapport parlementaire néerlandais avait également suscité l’ire, à la fin de l’été 2018, du gouvernement, qui avait alors convoqué l’ambassadrice Désirée Bonis pour lui signifier les protestations du Maroc à l’encontre de son pays, avant que M. Bourita ne s’émeuve directement auprès de son homologue néerlandais, Stef Blok, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, “des propos, des actions et des interférences des Pays-Bas au sujet des événements dans le Rif"

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