L’OPPOSITION VENT DEBOUT CONTRE LE GOUVERNEMENT

COVID-19


Nizar Baraka,secrétaire général du PI,et Mohamed NabilBenabdellah,secrétaire généraldu PPS.

Coup sur coup, le PI et le PPS ont publié, dans la journée du 8 septembre2020, des communiqués fustigeant sous toutes les coutures la gestion de la pandémie de Covid-19 par l’Exécutif.

À un an des élections, officiellement maintenues pour l’heure pour l’année 2021, les partis politiques de la place continuent chacun de son côté de marquer son territoire. Et, contexte sanitaire oblige, c’est la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement qui se retrouve au centre des échanges d’amabilités entre ce dernier et les formations de l’opposition.

C’est ainsi qu’on a vu, coup sur coup, le Parti de l’Istiqlal (PI) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui constituent respectivement actuellement les deuxième et troisième forces politiques de la Chambre de représentants derrière le Parti authenticité et modernité (PAM), prendre à partie le cabinet de Saâd Eddine El Othmani et, plus largement, le Parti de la justice et du développement (PJD), dont il est le secrétaire général.

Tout d’abord, c’est le PI qui, suite à une réunion de son comité exécutif, a tancé, dans un communiqué en date du 8 septembre, ce qu’il a qualifié de “démission” de ce cabinet, dans la mesure où ce dernier ferait preuve de résignation alors que l’aggravation de la situation épidémiologique commanderait selon lui une attitude différente. Le parti de la balance a, dans ce sens, cité “les récentes décisions gouvernementales relatives à la santé et à la rentrée scolaire et le retour des restrictions de déplacement”. “Face à cette réalité gouvernementale en état de crise, un nombre restreint de départements ministériels tentent de sauver les meubles en décrétant des mesures d’urgence et en éteignant les incendies,” affirme-t-il.

Une gestion “technocratique’’
Le PPS, pour sa part, a le même jour également émis un communiqué mettant en cause “la faiblesse manifeste caractérisant” à ses yeux “la boussole et la gestion politiques gouvernementales”. Plus caustiques, les camarades de Mohamed Nabil Benabdallah, le secrétaire général du parti, ont, ainsi, accusé le gouvernement El Othmani de partir “fallacieusement” du principe voulant que le citoyen marocain ne soit pas suffisamment mâture pour se voir associé à la prise de décision publique. Lui aussi a, de fait, fait référence à l’implémentation particulière de la rentrée scolaire et a appelé l’Exécutif à impliquer “toutes les parties” concernées.

Les critiques du PI et du PPS, si elles peuvent paraître normales du fait qu’elles proviennent de partis de l’opposition, sont toutefois partagées au sein de la majorité, puisque le 4 septembre l’Union socialiste des forces populaires (USFP), dans la lignée certes de communiqués à l’avenant publiés ces derniers mois, avait directement tancé M. El Othmani, qui, pour lui, ne ferait qu’apporter un vernis “politique” à une gestion qui demeurerait somme toute “technocratique”. Le parti n’avait, toutefois, fait mention d’aucun département ministériel en particulier.

Articles similaires