925 ONG Sahraouies au haut-commissaire des nations-unies aux droits de l'homme

"L'armée Algérienne encadre les sévices infligés aux sahraouis de Tindouf"

Le collectif d’ONG actives dans les droits de l’Homme et le développement au Sahara marocain attire l’attention du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme sur les violations dans les camps de Tindouf cautionnées et encadrées par l’Algérie.

C’est une initiative inédite que celle qu’ont prise 925 ONG s’activant dans les droits de l’Homme et le développement au Sahara marocain en adressant une lettre bien documentée à Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations- Unies aux Droits de l’homme, en mettant en copie António Guterres, Secrétaire Général des Nations-Unies. Au commencement, le collectif souligne le fait inacceptable de l’Algérie de déléguer au Polisario le traitement des recours juridiques de ses victimes d’exactions et de torture dans les camps de Tindouf, sur le territoire algérien.

«En juillet 2018, le Comité des droits de l’Homme (CCPR) a exprimé ses préoccupations quant à la dévolution par l’Algérie de ses compétences juridictionnelles au mouvement séparatiste du Polisario. Il a estimé qu’une telle dévolution est contraire aux obligations de l’État partie selon lesquelles il doit respecter et garantir les droits reconnus dans le Pacte à tous les individus se trouvant sur son territoire.

Evoquant la situation grave et anachronique qui prévaut dans les camps de Tindouf depuis bientôt un demi-siècle, le Comité s’est également inquiété des allégations selon lesquelles les victimes sahraouies de violations des dispositions du Pacte dans les camps de Tindouf ne disposent pas d’un recours utile devant les tribunaux de l’État partie (…) Il s’agit en fait d’une situation véritablement anachronique où des milliers de personnes sont maintenues en autarcie quasi-hermétique depuis plus de 45 ans, et livrées à la merci d’un acteur non étatique, en l’occurrence des milices séparatistes qui ont, de surcroît, une attitude tout aussi problématique avec la question des droits de l’Homme», liton dans la lettre.

Ses rédacteurs ont poursuivi en soulignant que les milices séparatistes du Polisario ont exercé, pendant bientôt un demi-siècle et dans l’impunité absolue, une mainmise de fer sur les vies et le devenir de dizaines de milliers de personnes imposant un régime sévère de réclusion collective et multipliant toutes sortes d’abus et de violations sur une population vulnérable et sans défense, dans une zone de non-droit. Le collectif rapporte le témoignage de victimes réelles rescapées avec des faits tangibles.

Durant toute cette longue période, les droits les plus élémentaires de femmes, d’hommes et même d’enfants ont été violés, de manière récurrente et en toute impunité, par une milice pour laquelle l’accession aux droits est conditionnée par la soumission, le silence et par l’alignement politique et idéologique absolu, tambourinent les ONG. Et de rebondir en établissant les véritables responsabilités de l’Algérie dans ce dossier fomenté:

«Dans cette situation qui est en fait la plus longue histoire d’abduction et de prise d’otages des temps modernes, la responsabilité du gouvernement algérien est pleinement engagée et établie non seulement du fait que ces violations sont commises sur son territoire depuis plus de quatre décennies, mais également en raison du fait que, comme confirmé par les témoignages de survivants, l’Algérie est aussi coupable car des éléments de son armée et de ses services de renseignements encadrent et participent effectivement et directement aux sévices infligés aux séquestrés sahraouis de ces camps.»

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