Les dégâts humains et matériels dans la commune que vous présidez sont conséquents. Quelles lectures faites-vous de la situation actuelle ?
En tant qu'habitant et président de la commune de Tamanart, je peux vous assurer que c'est la première fois de ma vie que j'assiste à une pareille situation. Des pluies torrentielles, la région n'en a jamais vu. En 2014, des inondations ont eu lieu dans la région, mais pas au même niveau de brutalité que celles qui venaient de dévaster les zones sinistrées. A l'époque, quand les oueds sont devenus sauvages, le bilan des dégâts n'a concerné que l'aspect matériel. Je ne suis pas le seul qui le dit. D'autres témoins plus âgés que moi pourront bien vous le confir mer. Dix ans plus tard, contre le gré de tout le monde, des âmes ont été emportées en un clin d'œil.
Quels enseignements avez-vous tirés des inondations survenues en 2014 dans la province de Tata ?
Il faut savoir qu'il s'agit là d'une région montagneuse et que la majorité des habitants sont voisins avec la montagne. L'étroitesse des douars et la hauteur des montagnes (près de 100 mètres) ont sans doute complexitié la donne. Mais pour qu'on soit clair, la nature géogra phique de Tamanart a joué en défaveur des locaux. Car figurez-vous que des habitations sont construites à côté de l'oued. Comme les gens qui habitent sur le col de la montagne tenaient beaucoup à leur terre, il était difficile pour eux d'élire domicile ailleurs... Et donc pour revenir à votre question, il convient de vous dire qu'en supposant que ces douars aient été desservis par d'importantes infrastructures, ce désastre aurait été fatal.
Quels sont les douars qui ont été grandement touchés par les chutes de pluie ?
Le niveau d'impact des douars varie d'une zone à l'autre. Mais c'est Aoukerda qui a le plus été exposé au danger des crues, suivi notamment par Ignir et Agoujdal. Ce ne sont pas les seuls endroits qui ont été affectés par les inondations, mais je ne mentionne que ceux-là étant donné l'ampleur des destructions qu'ils ont connues. Timoula et Anameur ont également été sinistrés et dépouillés des services vitaux dont bénéficiaient leurs habitants, à l'instar notamment de la téléphonie, du réseau électrique, du réseau d'eau potable, des réseaux routiers, etc.
Quelles actions vous envisagez d'entreprendre pour résoudre les problèmes que rencontre la région ?
En toute honnêteté, il m'est difficile de me projeter en l'absence d'informations définitives et d'un état des lieux actualisé. La situation ici doit impérativement changer. Une commission ad hoc devrait bientôt se pencher sur le sujet en vue d'établir un plan d'action adéquat. D'ici là, je souligne que le forage de puits reste une priorité urgente. La reconstruction est une se conde priorité. Un accompagnement psychologique sera dispensé au profit de la population juvénile, car elle est encore sous as le le coup de cette cett catastrophe naturelle.