
Président Directeur Général du groupe OCP.
Le moins que l’on puisse dire est que le groupe OCP jouit d’une santé financière éclatante. En témoignent les résultats importants réalisés au premier semestre 2015. Ainsi, son chiffre d’affaires s’élève à environ 24 milliards de dirhams, soit une progression de l’ordre de 23,4%. Cette performance a notamment été favorisée par un taux de change du dollar favorable et une augmentation de la production. Les autres ratios financiers ne sont pas en reste. L’OCP a dégagé un Ebitda (Excédent brut d’exploitation) de 8,6 milliards de dirhams, en hausse de 87% en un an. Quant au bénéficie net, il a bondi de 66%, à environ 4 milliards de dirhams.
Des chiffres rendus publics à l’heure où l’on parle avec insistance dans les milieux économiques du projet de privatisation partielle du groupe. Ce qui était jusque-là considéré comme une entreprise tabou, non ouverte à la privatisation, devient subitement l’objet d’informations faisant état de sa probable cession. C’est l’agence américaine d’informations financières Bloomberg qui avait révélé l’information. Détenu à hauteur de 95% par l’Etat marocain, le groupe OCP, dirigé par Mostafa Terrab, envisage en effet d’ouvrir son capital à des investisseurs étrangers.
Le leader mondial des phosphates est en train d’étudier sérieusement cette option en visant notamment comme futurs actionnaires des fonds souverains internationaux. Cette opération pourrait constituer une première étape avant une cotation en Bourse d’ici deux ou trois ans.
Plan d’expansion
L’OCP, qui détient 75% des réserves mondiales de phosphates, a engagé la banque française Rothschild en tant que conseiller financier. Mostapha Terrab a déclaré à Bloomberg que toutes les options de financement pourraient être envisagées et que l’ouverture du capital n’était pas un tabou, à condition que le gouvernement ait toujours le dernier mot. «Il n’y a qu’une seule ligne rouge: l’État marocain maintiendra toujours sa majorité de contrôle. En dehors de cela, nous sommes ouverts à toutes les options de financement qui feront progresser notre stratégie et protégeront les intérêts de nos actionnaires», a expliqué M. Terrab.
L’OCP a entamé un plan d’expansion de 20 milliards de dollars sur une période de dix-huit ans 2008-2025 en vue de doubler sa production de minerais bruts et de tripler sa production d’engrais. En Afrique, OCP ne cesse de renforcer ses activités industrielles, devenant ainsi un groupe marocain très actif dans le continent noir. Sur les marchés financiers internationaux, OCP a levé plusieurs fois des fonds, dont la toute dernière a porté sur un milliard de dollars. Ce qui dénote d’un dynamisme formidable dans l’économie mondiale.