
Le périple de la confirmation
DIPLOMATIE. Après 2013 et début 2014, le roi Mohammed VI devrait entamer une tournée en Afrique. A l’ordre du jour l’économie mais surtout le politique, principalement le Sahara.
Pour la troisième année consécutive, le roi Mohammed VI devrait entamer à partir du dimanche 12 avril 2015 une tournée dans plusieurs pays d’Afrique. Parmi les pays cités, on trouve le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Gabon, où le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, et le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd, s’étaient rendus en février-début mars 2015 pour préparer la tournée. Certaines sources évoquent d’autres pays concernée par la tournée royale. Il s’agirait du Mali, du Niger, de la Guinée-Bissau, du Tchad et de la Mauritanie, où le Souverain ne s’est plus rendu depuis 2001.
En premier lieu, l’aspect économique devrait dominer. En 2013 et début 2014 lors des précédentes tournées, divers accords avaient été signés dans ce sens. La délégation qui avait accompagné le Roi en 2014 comptait nombre d’hommes d’affaires nationaux, dont la tournée avait été l’occasion d’échanger avec leurs homologues africains, voire de mettre en place les mécanismes à même de poursuivre la coopération au-delà de la visite, au Mali notamment.
En outre, les groupes marocains, principalement dans le secteur bancaire et les télécommunications si ce n’est dans une moindre mesure le BTP (bâtiment et travaux publics), sont la cheville ouvrière de certaines économies africaines –en Côte d’Ivoire à titre d’illustration, plus du quart de l’économie est financé par les banques marocaines, avait révélé le président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Othman Benjelloun, dans une allocution début 2014 dans la ville d’Abidjan.
Préoccupations majeures
Mais c’est également pour ne pas dire essentiellement au niveau politique que le Maroc escompte s’affirmer le plus. Si son absence de l’Union africaine (UA), dont il s’était retiré en 1984 suite à l’admission du Front Polisario, réclamant la séparation de la région du Sahara, lui a longtemps été préjudiciable au point que le Polisario a fait d’une partie de l’Afrique sa chasse gardée, la diplomatie sous Mohammed VI, qui dès ses premiers mois de règne s’était rendu dans les autres pays du continent à commencer par le Sénégal en 2000, semble faire pencher la balance dans un sens inverse.
En 2000 lors du premier sommet Afrique-Europe, il annonçait la couleur en posant dans son discours les «problèmes de l’Afrique» comme une «des préoccupations majeures» des monarques marocains. Depuis l’intronisation du roi Mohammed VI en 1999, douze pays africains ont à un moment ou un autre retiré ou gelé leur reconnaissance de la “République arabe sahraouie démocratique” (RASD), proclamée en 1976 par le Polisario dans la partie occidentale du Sahara sans toutefois avoir de souveraineté sur le territoire. Dernier en date, Maurice début 2014.