Visite du CHU Ibn Rochd

CHU de Casablanca: Le nouveau service des urgences en bonne santé

Inauguré en septembre 2024, le nouveau service des urgences du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Casablanca est désormais opérationnel. Cependant, moins de trois semaines après sa mise en service, des voix s’élèvent pour critiquer ce nouveau-né. Ces dénonciations sont-elles fondées ou s’agit-il simplement de personnes cherchant chicane ?


 

Longtemps attendu pour renforcer l’offre de soins médicaux au niveau de la région Casablanca-Settat, le nouveau centre des urgences relevant du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd, dont le lancement a été annoncé en février 2015 par le roi Mohammed VI, a finalement ouvert ses portes au public. Nécessitant une enveloppe budgétaire de 132 millions de dirhams (MDH), ce nouvel établissement médical, qui a fait beaucoup parler de lui en raison notamment du retard de sa livraison, a demandé une durée de réalisation de huit ans. Les récits au sujet de ce retard sont abondants. Pour cause, un réseau d’égout et des équipements médicaux seraient en mauvais état. Les versions sont multiples et seule une visite pour explorer cette nouvelle infrastructure hospitalière permettra de confirmer ou d’infirmer les témoignages recueillis auprès de différentes sources. Sur le terrain, et contrairement aux rumeurs qui circulent, le ‘‘Trauma Center’’ semble pimpant de l’extérieur. 

S’étendant sur une superficie de 11 211 m2, ce nouveau bâtiment n’a rien à envier à un centre hospitalier privé. Des équipements médicaux ultrasophistiqués installés dans les différentes unités de soins, notamment les salles de soins intensifs. Au rez-de-chaussée, urgentistes, infirmiers et brancardiers se relayent pour assurer la prise en charge des cas critiques.

Gérer l’urgence


Les familles de patients affichent un air de mécontentement, parce que la direction de l’hôpital a mis en place de nouvelles consignes. Désormais, chaque patient est accompagné par une seule personne aux urgences d’Ibn Rochd. Une règle qui ne plaît pas aux familles de patients, qui se sont habituées à se réunir en masse autour de leur malade, occupant des espaces réservés aux autres personnes en détresse. Interrogé par Maroc Hebdo sur le durcissement du règlement interne, professeur Mohammed Benghanem, directeur de l’hôpital Ibn Rochd affirme que c’est l’état de santé du sujet qui prime sur tout autre chose. ‘‘A l’admission, le patient est généralement accompagné par une seule personne. Nous sommes d’abord tenus de gérer l’urgence, viendra ensuite la communication’’, poursuit-il. Et de conclure : ‘‘Le droit à l’information est garanti. Les médecins informent les familles de l’état de santé de leurs malades après chaque pratique médicale. Quant aux visites, elles sont autorisées deux fois par jour selon les horaires en vigueur’’. 

État de santé critique

Au rez-de-chaussée, le service des urgences est composé d’une salle de déchocage dotée de vingt-trois lits super équipés, de quatre blocs opératoires (chirurgie des traumatismes crâniens, chirurgie du tronc cérébral, chirurgie orthopédique et chirurgie sceptique), de salles de consultation, d’un service de radiologie, d’un service administratif, d’un service de surveillance générale, d’une salle d’attente et d’une cafétéria. ‘‘Le parcours de soin du patient est toujours le même, évidemment. En revanche, l’itinéraire des professionnels de la santé au sein de ce service ne l’est pas’’, relève Pr Benghanem. En effet, du côté de l’accès réservé aux ambulances, le circuit de prise en charge des patients est différent par rapport à celui emprunté par les malades qui viennent à pied pour se faire consulter par un médecin. ‘‘Si l’état de santé du patient est critique, il est urgemment pris en charge en salle de déchocage’’, nous rapporte-t-il. Cette unité de soins intensifs est considérée comme étant la plus grande salle d’accueil des urgences vitales en Afrique, s’enorgueillit-on. Aux alentours, un calme assourdissant que seuls les signaux sonores viennent briser, règne. ‘‘Les chirurgiens et les réanimateurs ont un accès régularisé de sorte qu’ils accèdent directement aux pavillons réservés aux blocs opératoires’’, explique Pr Benghanem. 

Au sous-sol, les lieux sont ainsi conçus: installations techniques, postes électriques, salle de télésurveillance, pharmacie, salle de stérilisation et un parking dédié aux ambulances du SMUR (le plus grand parc d’ambulances spécialisées au niveau national, ndlr). Tandis que les médecins auscultent leurs patients et les professionnels de santé paramédicale réalisent les examens radiologiques au rez-de-chaussée, les médecins radiologues et les étudiants en médecine sont invités à investir le premier étage. ‘’Nous avons ici les salles d’enseignement et les bureaux de professeurs’’, nous explique Pr Benghanem. C’est à ce niveau que la partie administrative des différents services des urgences sont gérées, y compris le SAMU’’, complète-t-il. Au fond, des agents en communication surveillent le mouvement des ambulances du SMUR (service mobile d’urgence et de réanimation) au moyen d’un écran majestueux trônant dans une vaste salle. ‘‘Toutes les composantes du SAMU sont pilotées à cet étage, à savoir le centre de régulation des appels (CRAM), le service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) et le centre d’enseignement des soins d’urgence (CESU)’’, précise-t-il, d’un air bienveillant. A l’intérieur de cette nouvelle bâtisse, tout semble s’accorder pour contredire les propos diffamatoires annoncés à l’encontre de cet établissement de santé et de son personnel. Les équipements médicaux fonctionnels, les scanners en service et un corps médical au service des patients. ‘‘C’est un projet exemplaire qu’il faudrait généraliser, souligne Pr Benghanem, qui rappelle que l’établissement dispose non seulement de deux scanners tomodensitométriques, mais également d’un scanner IRM.

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