Nouveau paradigme de la diplomatie marocaine: La voie royale


S.M. le Roi et le président français Emmanuel Macron.
Rabat, le 15 novembre 2018


Le Royaume est sur sa trajectoire ascendante de développement tous azimuts et précisément de ses relations bilatérales et multilatérales. Il réaffirme et réconforte ainsi son nouveau paradigme imposant de nouvelles règles de partenariat basées sur la transparence et le respect de ses intérêts stratégiques en tant que nation libre, stable et forte politiquement et diplomatiquement.

Un événement marquant et inédit ! C’est ainsi qu’on peut qualifier le message porté par le communiqué du porte-parole du Palais royal en date du 30 juin 2023. Dorénavant, le Roi Mohammed VI ne donnera plus de discours à l’occasion de la Révolution du Roi et du Peuple le 20 août chaque année. Cette décision royale cache mal une dimension géopolitique forte dans un contexte régional inédit. C’est indéniablement un détachement définitif du Royaume de son passé colonial et son inscription dans une nouvelle voie de développement, tournée vers l’avenir.

Nouvelles règles de partenariat
C’est une page tournée pour le Maroc. On se tourne vers l’avenir avec une vision optimiste, déterministe et une volonté tenace de s’engager davantage dans la voie du développement sans avoir à s’attacher au passé colonial. En effet, le Maroc est sur sa trajectoire ascendante de développement tous azimuts et précisément de ses relations bilatérales et multilatérales. Il réaffirme et réconforte ainsi son nouveau paradigme imposant de nouvelles règles de partenariat basées sur la transparence et le respect de ses intérêts stratégiques en tant que nation libre, stable et forte politiquement et diplomatiquement. Ce changement de paradigme n’a pas manqué de déstabiliser nos partenaires européens.

D’ailleurs, les récentes agitations des institutions européennes s’expliquent en grande partie par ce paradigme qui détermine les conditions nouvelles d’un partenariat. Nos partenaires européens ne savent plus, d’ailleurs, quelle politique adopter vis-à-vis du Maroc. Leur position hostile, traduite par des résolutions du Parlement européen cherchant à accabler le Maroc, n’a jamais porté ses fruits escomptés. L’expiration du Protocole de pêche Maroc-UE le 17 juillet dernier et son non-renouvellement renseigne sur le double jeu de cette confédération européenne. Le Protocole n’a pas été renouvelé à cause d’une décision de la Cour européenne de justice qui se fait toujours attendre. Le tribunal européen avait invalidé les deux accords commerciaux de pêche et agricole avec le Maroc le 29 septembre 2021. Il avait fait fi d’une jurisprudence européenne en 2016 qui avait annulé une décision similaire une année auparavant.


S.M. le Roi recevant Pedro Sanchez. Rabat, le 7 avril 2022.


Intérêt du Royaume
Cinq jours avant la fin de l’accord de pêche liant le Maroc à l’Union européenne, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a envoyé un message clair à l’Union européenne et à ses différentes institutions dont la Cour européenne de justice. Ce ne sont pas les priorités de l’UE qui comptent le plus, mais plutôt celles du Maroc. « Le Maroc décidera de l’avenir de la coopération avec l’UE dans le domaine de la pêche à la lumière des évaluations propres au gouvernement et en concertation avec les partenaires européens », a affirmé, mercredi 12 juillet 2023 à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Nasser Bourita a donc répondu aux déclarations des responsables européens pour signifier que le Protocole peut être renouvelé mais dans l’intérêt du Royaume. C’est ce qui conditionne désormais l’avenir de l’Accord de pêche comme tout autre accord, que ce soit avec l’UE ou autre partie étrangère. Une riposte qui résonne comme un ultime rappel aux différentes institutions européennes qui servent de carte politique aux vingt-sept membres de l’UE pour exercer de la pression sur des partenaires comme le Maroc. Pourquoi le Royaume est-il principalement visé depuis un peu plus de deux ans ? Parce que le Maroc n’accepte plus de bâtir ou de cimenter des partenariats qui font fi de ses intérêts stratégiques et à leur tête la première cause nationale, le Sahara. De cette réalité, S.M. le Roi Mohammed VI en a fait une ligne rouge à ne pas franchir pour notre diplomatie. Face à la position mitigée et inchangée de la France vis-à-vis du dossier du Sahara, d’autres puissances européennes comme l’Allemagne et l’Espagne, avec tout sa charge historique et géostratégique, ont fait un grand pas en avant, en reconnaissant le plan marocain d’autonomie des provinces du sud comme la solution réaliste et crédible pour un règlement définitif de ce différend régional.

L’Hexagone a continué d’agir avec condescendance tout en cherchant à ménager son tonitruant allié, l’Algérie. La France n’a jamais joué franc jeu ou adopté la même stratégie avec les pays du Maghreb. Ses intérêts propres passent toujours avant tout. Elle ne s’en cache pas, quitte même à rappeler son passé colonial.


Le ministres capverdien des Affaires étrangères, Rui Alberto De Figueiredo Soares
et Nasser Bourita


Nation émergente
Mais les temps ont changé. Le Maroc se débarrasse petit à petit, justement, des vestiges de cette époque coloniale qui ont subsisté pendant plusieurs décennies. Le Maroc est une grande nation qui a gravé son passé glorieux dans les annales de l’Histoire. C’est un pays qui s’affirme et s’impose comme une nation émergente. Le Maroc nouveau ne peut accepter des relations ou des partenariats non basés sur la clarté et la transparence et le principe de la non-ingérence réciproque dans des intérêts stratégiques mutuels.

On se rappelle encore le discours royal historique du 20 août 2021. « (…) Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu’il n’accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés (…) Nous formons le souhait de continuer à oeuvrer avec le gouvernement espagnol et son président, Son Excellence Pedro Sanchez, afin d’inaugurer une étape inédite dans les relations entre nos deux pays. Désormais, celles-ci devront reposer sur la confiance, la transparence, la considération mutuelle et le respect des engagements ». Ou encore le discours royal du 6 novembre de la même année, à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte : « Nous apprécions de voir croître et s’amplifier le soutien concret dont jouit notre Cause juste. A cet égard, la décision souveraine des Etats-Unis d’Amérique de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara constitue un sujet de fierté pour Nous (…) Cette orientation affermit le caractère irréversible du processus politique en marche : il est voué à mettre en place une solution définitive fondée sur l’Initiative d’autonomie, sous souveraineté marocaine».

Intégrité territoriale
Ce paradigme inébranlable du Royaume, concernant sa cause nationale, a fini par inciter de grands pays européens, à leur tête le voisin ibérique, à changer leur position par rapport à cette question. Une posture nouvelle qui prend une consonance profonde toute particulière. Elle s’inscrit dans le cadre d’un momentum qui a vu les Etats Unis reconnaitre la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, tout comme les pays de la Ligue arabe, les Etats du Golfe, outre l’ouverture de plus d’une vingtaine de consulats dans les villes de Laâyoune et de Dakhla. C’est aussi et surtout un revers cinglant pour l’Algérie qui manigance sans cesse afin d’empêcher le Maroc de parachever son intégrité territoriale par une reconnaissance onusienne.

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