Noureddine Boutayeb succède à Tariq Sijilmassi à la tête du groupe Crédit Agricole

Un grand connaisseur du monde rural prend les rênes de la banque verte

Lauréat de l’École centrale de Paris en 1979 et de l’École nationale des Ponts et Chaussées en 1981, Noureddine Boutayeb a effectué une grande partie de sa carrière au sein du ministère de l’Intérieur. Cette longue expérience en tant que haut fonctionnaire de l’État lui a permis de devenir l’un des meilleurs connaisseurs du monde rural dans le Royaume.

On ne présente plus Noureddine Boutayeb, que S.M. le Roi Mohammed VI a nommé, mercredi 13 juillet 2022, président du directoire du groupe Crédit agricole. Un homme d’État sans pareil qui a passé une grande partie de sa carrière au ministère de l’Intérieur. Travailleur acharné, il était l’une des chevilles ouvrières de ce département lorsqu’il était ministre délégué à l’Intérieur entre 2017 et 2021. Il est non seulement un homme des dossiers, mais il est également décrit comme un grand connaisseur du monde rural dans le Royaume.

Véritable bras droit de Abdelouafi Laftit, il s’est occupé notamment de la gestion du Fonds pour le développement rural, qui avait été mis en place par le Souverain en 2017 et doté de 50 milliards de dirhams. A ce titre, M. Boutayeb a participé d’une façon active à la mise en place et la direction effective du programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural. Homme discret, il préfère plutôt l’action à la parole. Ce natif de Casablanca en 1957 est un ingénieur bardé de diplômes.

Il est notamment lauréat de l’École Centrale Paris en 1979 et de l’École nationale des Ponts et Chaussées en 1981. Deux écoles françaises prestigieuses d’où sont sortis les plus hauts commis de l’État dans le Royaume. Il est aussi détenteur d’un diplôme d’études approfondies en mécaniques des sols en 1981. A tous ces diplômes s’ajoute naturellement une longue expérience acquise dans les arcanes de l’État avec une préférence prononcée pour le travail sur le terrain. Après une expérience en tant que directeur général adjoint du groupe Ingema, il entre au ministère de l’intérieur en 2003 suite à une nomination royale en tant que directeur des affaires rurales au sein du ministère.

Une fonction qui lui a permis de connaitre profondément le monde rural et se frotter aux réalités difficiles de ce milieu connu pour être historiquement le maillon faible de la gestion publique. Il sera promu en 2006 au poste de wali directeur général des collectivités territoriales au sein du ministère. Puis en 2010, il devient secrétaire général du ministère. Un poste central au sein de la «mère» des ministères. Durant 7 ans, il a été le patron exécutif de l’administration centrale et territoriale marocaine. En 2017, il devient ministre délégué à l’Intérieur. Une évolution hiérarchique naturelle pour un homme qui connait bien la maison.

Un nouveau souffle
Le changement viendra en 2021 lorsqu’il est nommé président de la Fondation marocaine pour le développement du préscolaire. Une fonction où il est resté un an et où il a accompli un travail colossal dans le cadre de la nouvelle stratégie du ministère de l’Éducation nationale de promouvoir l’enseignement préscolaire dans le monde rural. Avec sa nomination en tant que patron du groupe Crédit agricole, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans sa carrière.

Pour beaucoup, Noureddine Boutayeb, qui succède à ce poste à Tariq Sijilmassi, qui a dirigé avec brio ce groupe financier public depuis 2003, saura donner un nouveau souffle à la banque verte, qui opère depuis toujours dans le financement des agriculteurs en particulier et le monde rural en général.

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