Notre but est d'aider les artistes

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Interview. Fondé en 2011 par Anne Laurence Sowan et Mehdi Hadj Khalifa, le programme  Mastermind dévoile la nouvelle scène de l’art et de la création marocaine. Il donne de la visibilité  aux oeuvres des jeunes talents à travers une exposition qu’accueille la galerie Venise Cadre, à  Casablanca, jusqu’au 30 avril 2015.

Maroc Hebdo: Un mot sur  la genèse et la finalité du  programme Mastermind…
Anne Laurence Sowan:
  Mastermind est un projet d’art  contemporain ayant pour  unique mission de soutenir  l’émergence artistique au Maroc.  Le programme, fondé par Mehdi  Hadj Khalifa et moi en 2011, a,  dès sa première édition, précisé  son positionnement à travers une  sélection de projets répondant  aux standards internationaux.  Notre objectif est de permettre  à de jeunes talents de produire  des projets qui correspondent  aux comportements artistiques  internationaux, mais aussi de  sensibiliser le public à l’évolution  de l’art contemporain, son  expression, sa forme, et son  propos.  Ce programme en est à sa 4ème  édition.

Quel bilan faites-vous des  éditions précédentes?
Anne Laurence Sowan:
C’est un  réel dialogue qui s’est construit  entre la scène émergente  marocaine et le programme. À  la première édition, nous avions  sélectionné 3 artistes marocains.  Pour l’édition 2015, nous avons  présenté 18 projets de 18 artistes.  La richesse artistique marocaine est effective. Nous avons  remarqué une évolution dans le  comportement créatif des artistes  mais aussi de leur méthodologie.

On peut donc parler d’un bilan  positif…
Anne Laurence Sowan:
Nous ne  disposons pas encore d’assez  d’éléments pour faire un réel  bilan car la construction de  la scène émergente ne fait  que commencer. Mais ce  qui est certain, c’est que ce  renouvellement présentera  des talents hors du commun  et donnera au Maroc l’une des  scènes les plus complètes et  actives de la région.  A travers la visibilité que  vous offrez aux jeunes talents  marocains, vous ambitionnez  de les faire connaître à  l’international.

De quelle manière  procédez-vous pour y parvenir?
Anne Laurence Sowan:
En tant  que galeriste, je suis passionnée  par la dynamique de la jeunesse  au sein de la création. Le lien  avec ces artistes est d’autant fort  que nous sommes les premiers  témoins de leurs interrogations  et de leur désir d’être reconnus  en tant qu’artistes. Cette  reconnaissance est un parcours  fait de succès et d’échecs, mais  notre rôle est de faire rayonner  leur art à l’international. En 2014,  nous avons participé à la YIA Art  Fair (Young International Artist),  à Paris, une foire spécialement  destinée aux jeunes talents et qui a rencontré un fort succès lors  de ses dernières éditions.

Qu’en est-il de 2015?
Anne Laurence Sowan:
Pour 2015,  nous allons être présents sur 2  autres foires internationales, dont  la 1:54 Art Fair, à Londres, qui  présente les galeries et artistes  du continent africain. Par ailleurs,  nous avons établi un réseau solide  depuis quelques années avec  plusieurs galeries internationales.  Ce qui offre aussi une visibilité  à nos artistes sur d’autres  territoires que le Maroc. Nous développons également un réseau  de communication médias à  l’international.

La créativité marocaine est si  dense et si riche, comment avez  vous procédé pour la sélection  des artistes qui exposent à ce  programme?
Anne Laurence Sowan:
Dans  un premier temps, nous avons  sélectionné un commissaire  d’exposition, qui, pour cette  édition, est Mohamed Arejdal.  A travers un appel à projet, nous  avons reçu 40 propositions et  nous avons retenu 18 projets. La  sélection s’est faite avant tout sur une analyse du parcours de l’artiste  et sur la qualité du projet qu’il  désirait produire.  Les oeuvres que vous exposez  révèlent le talent de nos  jeunes artistes.

Comptez-vous  les accompagner au-delà de  l’exposition qui se déroule à la  galerie Venise cadre jusqu’au 40  avril 2015?
Anne Laurence Sowan:
Notre but  est d’accompagner les artistes,  de leur donner les moyens de  produire des oeuvres intéressantes  par une direction appropriée et/ou parfois un financement. Lors de  cette dernière édition, beaucoup  d’entre eux ont livré un travail  remarquable, de par la qualité de  la réflexion sur leur proposition  mais aussi sur la fraîcheur et la  modernité de leur création.

Dans l’appellation Mastermind, y  a-t-il une quelconque référence au  fameux jeu de société?
Anne Laurence Sowan:
Ce titre  nous a interpellés au sens littéral,  car il retranscrit ce que nous avons  voulu mettre en place pour la jeune  génération d’artistes au Maroc:  “maître de sa réflexion, maître de  sa création”

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