Après le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël, les milieux d’affaires des deux pays se réjouissent d’un prochain renforcement de relations économiques win-win.
Pas de temps à perdre. Après la reprise des relations diplomatiques et politiques entre le Maroc et Israël, place à l’économie. Les milieux d’affaires des deux pays s’activent depuis décembre 2020 et plusieurs réunions d’affaires, voyages d’affaires, partenariats et contrats ont été signés entre les entreprises des deux pays. Pour accélérer ces relations économiques, une Chambre de commerce Israël-Maroc (CCIM) a été créée, mi-juin 2020, à Tel-Aviv.
«Cette organisation, qui se veut indépendante, à but non lucratif et apolitique, a pour but de promouvoir le commerce, les investissements et les relations commerciales entre les deux pays. Cette initiative a été lancée sous l’égide du diplomate israélien d’origine marocaine Yehuda Lancry et de l’homme d’affaires Daniel Rouach», a précisé le site d’information Israel Valley lors de l’ouverture de la CCIM.
Deux mois avant son lancement, la Fédération des chambres de commerce israélienne avait envoyé une fiche détaillée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), où plusieurs entreprises israéliennes manifestent leur intérêt pour le marché marocain. Elles sont intéressées par des activités d’import-export, de représentation, de joint-venture et de collaboration. Plusieurs opportunités d’affaires et d’investissement ont d’ores et déjà été identifiées comme l’automobile, l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique, les énergies et les mines, les services, les nouvelles technologies, le tourisme, le textile, la sécurité, l’agroalimentaire et les télécommunications.
Des secteurs où les deux pays affichent des performances indéniables et où les complémentarités peuvent constituer des opportunités pour les économies des deux pays. Dans l’énergie et le recyclage de l’eau, les Israéliens peuvent partager leur savoir-faire technologique avec le Maroc, d’autant plus que le Royaume souffre d’un important stress hydrique. Sur ce point, l’apport d’Israël pourrait être salvateur. Ce pays désertique est réputé mondialement pour ses solutions de gestion hydrique, notamment pour la culture hors-sol. Il faut savoir qu’Israël est l’un des pays qui dépensent le plus dans la recherche et développement dans le monde.
Il y consacre près de 4,5% de son produit intérieur brut annuellement. Israël compte parmi les champions internationaux dans le domaine médical et pharmaceutique grâce à ses chercheurs. D’ailleurs, au lendemain de la légalisation par le Maroc du cannabis à usage pharmaceautique et industriel, une importante délégation d’hommes d’affaires israéliens s’est rendue dans la région du Rif et du Nord pour s’enquérir des opportunités d’investissement dans la région. Par ailleurs, si les Israéliens ont réussi depuis des dizaines d’années leur implantation en Afrique de l’Ouest notamment, ils ne se sont spécialisés que dans des secteurs limités comme le commerce.
Expertise avérée
En nouant des partenariats avec les entreprises marocaines, les grands groupes israéliens peuvent réussir leur percée dans ce continent où le Maroc jouit d’une très bonne notoriété. Que ce soit pour les marchés d’infrastructures, de bâtiment et travaux publics, de finances et conseil, d’immobilier et d’industrie, les hommes d’affaires des deux pays peuvent établir des relations win-win où les Israéliens apporteront leur savoir-faire technologique et les Marocains leur expertise et connaissance du marché africain. Toutefois, cette euphorie post-renforcement des relations économiques est à prendre avec des pincettes, car tout risque de s’écrouler comme un château de cartes.
On se rappelle encore des annonces de réchauffement économique durant les années 1990 et l’euphorie qui s’en est suivie à l’époque. Des annonces qui sont restées lettres mortes, puisqu’en On se souvient encore d’octobre 2000, quand le Maroc a décidé de fermer le bureau de liaison d’Israël à Rabat après le déclenchement de la deuxième Intifada. Comme le Maroc l’a soulevé, à maintes reprises, les intérêts des Palestiniens priment et le spectre d’une rupture d’une normalisation, notamment, économique, n’est jamais loin.