En 25 ans de règne de S.M. le Roi Mohammed VI, le Maroc a affirmé avec force son identité africaine en incluant le continent au coeur de ses décisions stratégiques, autant politiques qu’économiques. Tout en oeuvrant au service de la paix et de la stabilité politique dans le continent, le Royaume s’est engagé dans un modèle inimitable de co-développement et de co-émergence sud-sud basé sur un schéma gagnant-gagnant crédible. Une diplomatie économique singulière qui a renforcé le poids du Royaume au sein des instances de l’Union Africaine et son statut d’acteur influent sur le continent après avoir intégré plusieurs instances et groupement économiques continentaux (l’UEMOA, la CEMAC…).
Amitié renouée avec l’Afrique
En 2001, le royaume est devenu membre de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), abritant à trois reprises la réunion du Conseil exécutif de l’organisation. Puis, en 2017, il y a eu le retour triomphal au sein de la famille africaine. En réintégrant l’Union africaine (UA), après avoir avait quitté en 1984 l’Organisation de l’unité africaine (OUA) - ancêtre de l’UA- en guise de protestation contre l’adhésion de la fantomatique République arabe sahraouie démocratique proclamée par le Front Polisario, il a signifié à la communauté africaine que l’époque de la chaise vide était bel et bien révolue.
C’est fort de cet ancrage historique que le Souverain déclarait le 31 janvier 2017, qu’ «il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son coeur vers le foyer aimé ! L’Afrique est mon continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué ».
Cette volonté de « retrouver sa place naturelle et légitime au sein de l’organisation panafricaine a eu des retombées inespérées. Sur le dossier du Sahara, le Maroc a ainsi pu barrer la route aux tentatives de certains Etats africains d’introduire la question dans les débats du sommet africain. Le Maroc a réitéré être favorable à une solution dans le cadre onusien et dans le cadre d’une autonomie sous souveraineté marocaine. Ainsi, il a réaffirmé le principe selon lequel cette question n’est pas du ressort de l’Organisation africaine.
La politique étrangère du Maroc en Afrique a permis au royaume d’avancer sur la reconnaissance de sa souveraineté sur son Sahara, couronnée par la Proclamation historique de l’administration américaine en décembre 2020. Une dizaine de pays africains ont ouvert des représentations diplomatiques à Laâyoune et Dakhla, dont la Côte d’Ivoire et le Gabon. Par ailleurs, le Maroc s’implique aussi dans les efforts visant à restaurer la paix dans certaines régions du continent. En République démocratique du Congo (RDC), le royaume a participé en 1999 à la Mission des Nations Unies pour la paix (MONUC), ainsi qu’à la MONUSCO (Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo) en 2010 et à la MINUSCA en Centrafrique, ainsi qu’à la MINUSMA au Mali en 2013.
Diplomatie économique réussie
Au-delà de ces missions de maintien de la paix, la diplomatie marocaine a aussi été orientée vers la résolution de conflits entre différents pays, comme entre la Sierra Leone et le Liberia, ou entre différentes factions comme c’est le cas en Libye, où l’accord de Skhirat est le seul accord politique inter-libyen à ce jour basé sur le compromis. La contribution du Maroc à la paix et à la stabilité régionale s’est centrée aussi sur la question migratoire. En 2006, Rabat a abrité la première conférence euro-africaine sur la migration et le développement. S.M. le Roi Mohammed VI a proposé à cette occasion la création d’un Envoyé spécial de l’UA sur les migrations et la création d’un Observatoire africain sur les migrations. En 2013, le Souverain a annoncé un plan de régularisation des migrants arrivés illégalement au Maroc. Depuis, plus de 40 000 personnes en ont profité, bénéficiant d’un accès gratuit aux soins de santé et à l’enseignement.
Cette présence remarquée sur le continent n’est cependant pas le fruit des seuls succès diplomatiques. Le Roi Mohammed VI a jeté les bases d’une véritable diplomatie économique. Le but étant de ne pas lier la politique diplomatique du Maroc en Afrique à la position des pays africains sur la question du Sahara. En 20 ans, il a effectué plus de 50 visites officielles dans une trentaine de pays du continent au cours desquelles il a présidé la signature de centaines d’accords économiques et commerciaux. Dans la même veine, le Maroc a couplé les initiatives politiques à des mesures économiques, traduites par une aide financière ou en nature (engrais…) et par des investissements nationaux directs ou encore des préférences commerciales et économiques accordées aux pays africains. Une offensive qui a permis de tracer la voie aux entrepreneurs marocains pour une percée dans le continent. Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Dans le domaine des télécommunications, Maroc Télécom a acquis des filiales d’Etisalat (Moov) au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Togo, en Centrafrique et au Gabon. Dans le secteur financier, Attijariwafabank, BMCE Of Africa ou la Banque centrale populaire (BCP) sont présents dans plusieurs pays en Afrique de l’ouest et centrale.
Intégration macro-économique
L’OCP, premier exportateur mondial de phosphate, fournit des produits phosphorés et d’engrais à de nombreux pays africains, représentant 54% des marchés d’engrais du continent. Depuis 2016, l’OCP a créé OCP Africa, présente dans 16 pays avec 12 filiales et spécialisée dans la fourniture d’engrais adaptés aux besoins des cultures d’Afrique subsaharienne. Le groupe minier Managem, lui, s’est implanté au Soudan, en Guinée, au Gabon, au Sénégal et au Mali.
La SFI (Société financière internationale) relevant de la Banque mondiale a accompagné depuis 2005 cette expansion en investissant plus de 2 milliards de dollars dans des projets portés par des entreprises marocaines en Afrique. Ce n’est pas par hasard si le Maroc est le deuxième grand investisseur en Afrique et le premier en Afrique de l’Ouest. La dernière édition de l’indice d’intégration régionale en Afrique, en date de 2019, révèle que le Maroc se classe premier en ce qui concerne l’intégration macroéconomique et quatrième pour les infrastructures régionales.
Cette intégration est due aussi à une ouverture sur les groupements économiques régionaux comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Fin juin 2024, la douane marocaine a dématérialisé les demandes de certificats d’origine des produits marocains exportés vers les pays membres de la ZLECAF. Cette stratégie politico-économique gagnante a contourné le blocage de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et a contribué à rendre visible le Statut avancé du Maroc avec l’Union européenne. D’ailleurs, l’initiative du Roi Mohammed VI d’accès des pays du Sahel à l’Atlantique s’inscrit dans cette vision.
Le Souverain cherche à atteindre un nouveau cap d’intégration de l’économie de l’Afrique de l’Ouest, offrant une complémentarité entre les opérateurs économiques des différents pays de la région, afin de faire du Sahel une zone fortement intégrée à l’Afrique de l’Ouest et à la façade atlantique africaine, s’attirant les investisseurs internationaux. L’implication personnelle du Souverain dans la diplomatie marocaine s’est aussi manifestée, majestueusement, dans la solidarité envers certains pays d’Afrique subsaharienne, notamment lors de la crise sanitaire du coronavirus. Suivant ses instructions royales du 13 avril 2020, plusieurs dons (masques, visières, charlottes, blouses, médicaments…) ont été acheminés vers 15 pays d’Afrique : le Burkina Faso, le Cameroun, les Comores, le Congo, Eswatini, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Malawi, la Mauritanie, le Niger, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, la Tanzanie, le Tchad et la Zambie.
Modèle de partenariat unique
Cette implication du Roi a concerné, en outre, des sujets sensibles comme la lutte contre le néocolonialisme et l’affirmation de la souveraineté des pays africains. Les coups d’État menés au Burkina Faso, au Mali ou plus récemment au Niger ont donné naissance à des déclarations contre l’impérialisme. Le Souverain s’est imposé dans le processus de réconciliation nationale dans ces pays, au regard des liens historiques qui lient leurs leaders au royaume.
Ce modèle de partenariat unique, qui a fait ses preuves depuis plus de deux décennies, s’est renforcé par l’accueil des étudiants et des cadres africains dans les universités et les centres de formation au Maroc, le financement de projets à caractères socio-économiques, un appui à une agriculture durable en Afrique ou encore, sur un plan religieux, la formation d’imams et de morchidines par la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains.
Mais également par des projets qui témoignent de l’implication de la diplomatie marocaine dans la vie sociale et économique des populations africaines. Pour ne citer que ces deux exemples, la Fondation Mohamed VI pour le développement durable a financé plusieurs projets au Sénégal (dont la clinique ophtalmologique à Dakar) et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) ont signé un accord portant sur la distribution de l’électricité dans la ville sénégalaise de Saint-Louis.
Autant d’accords et bien plus mais aussi des réponses à des sollicitations africaines dans tous les domaines, politique, économique et social, qui témoignent de l’efficacité et l’efficience de la diplomatie marocaine, sous l’égide de S.M. le Roi Mohammed VI, qui a repositionné le Maroc comme un hub régional, un acteur influent et un catalyseur incontournable de l’intégration économique et du co-développement intra-africain.