Après cinq mois d’attente, le Parti de l’Istiqlal (PI) devrait enfin nommer son Comité exécutif. Cela devrait être fait le 27 septembre 2024, date prévue de la prochaine réunion du Conseil national dans un lieu qui reste encore à déterminer. Ainsi, ce sont 34 membres, dont six femmes et quatre jeunes, qui devraient dès lors se retrouver au “gouvernement” du parti de la balance aux côtés du secrétaire général, Nizar Baraka, officiellement réélu, comme on s’en souvient, au XVIIIe congrès, tenu du 26 au 28 avril 2024 dans la ville de Bouznika.
Selon des sources concordantes, ils ont été sélectionnés parmi un florilège de pas moins de 147 candidatures, au bout de tractations aussi bien longues que fastidieuses, tellement elles ont presque systématiquement achoppé, au fur et à mesure, sur un trop-plein d’ambitions à contenter, sinon à concilier. On peut notamment penser, à ce propos, à celles du fameux clan des “Sahraouis”, mené par le député-maire de Laâyoune, Hamdi Ould Rachid, un des grands soutiens de Nizar Baraka tout au long de sa première mandature (c’est en octobre 2017 qu’il avait accédé au poste de secrétaire général, à la suite de Hamid Chabat); depuis un certain temps, les deux hommes sont, c’est un secret de polichinelle, en rivalité sourde à force de jouer des coudes pour s’assurer le leadership, le ministre de l’Eau et de l’Équipement étant, aux dernières nouvelles, finalement sorti vainqueur du duel à la faveur du peu d’influence dont bénéficie son adversaire au sein du Conseil national (on évalue le nombre des fidèles de Hamid Ould Rachid à quelque 150, une portion, pour le moins, congrue au regard du total de 1.326 membres de ladite instance).
En revanche, c’est l’ancien ministre de l’Artisanat (janvier 2012-juillet 2013) et homme fort du PI dans le Souss, Abdessamad Kayouh, ainsi que le “revenant” Abdelkader El Kihel, l’ancien secrétaire général de la Jeunesse istiqlalienne (juin 2010-décembre 2014), qui ferait partie des principaux gagnants du feuilleton de ces derniers mois, puisque selon les mêmes sources citées plus haut ils constituent les piliers sur lesquels Nizar Baraka s’appuie déjà et compte s’appuyer encore davantage au cours des années à venir. Ceci n’empêche que le Conseil national n’aura pas forcément la tâche facile, et que rien ne prémunit de luttes intestines à se manifester au grand jour avec une acuité renforcée.