LE NIET DE LA COMMISSION PROVINCIALE DES CARRIÈRES

DRAGAGE DU SABLE MARIN À LARACHE

La commission préfectorale de Larache rejette la demande de dragage du sable marin de la société Drapor, qui a préalablement reçu l’aval environnemental du département de Aziz Rebbah.

Finalement, la commission préfectorale des carrières de la province de Larache a tranché le 30 septembre 2020: rejet de la demande de dragage des sables marins du périmètre Sahel déposée par la société Drapor. Les parties concernées ont été notifiées en cette deuxième semaine d’octobre. La réunion fait suite à une correspondance du gouverneur de la province, en date du 23 septembre 2020, demandant aux membres de ladite commission qui se sont retrouvés pour statuer sur cette demande qui avait fait couler beaucoup d’encre depuis le mois d’août dernier.

En effet, parlementaires, élus locaux, professionnels du secteur de la pêche et ONG se sont mobilisés pour dire non à cette concession pour la raison toute simple que le dragage du sable marin dans le périmètre du Sahel, près des côtes de Larache, causerait un énorme problème pour l’écosystème marin et la reproduction des espèces maritimes. Pourtant, le département de l’environnement avait donné son aval pour le volet le concernant, à savoir la protection de l’environnement, comme il nous l’avait signalé dans une mise au point publiée dans notre numéro 1.362 du 25 septembre au 1er octobre 2020.

Menace pour l’emploi
Les protestataires avaient notamment mis en avant le fait que le département de l’Environnement, qui a donné son accord le 26 août 2020, a omis un rapport réalisé il y a moins de trois ans par le même département alors dirigé alors Nezha El Ouafi, qui a conclu aux dangers du dragage sur l’écosystème marin. Certains experts ont, de leur côté, relevé que pendant des années, le dragage du sable se faisait sans un véritable cadre juridique, faisant la distinction entre celui d’entretien et celui d’exploitation. C’est en 2015 que la loi 27/13 réglementant cette activité a été adoptée.

Pour sa part, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, a adressé, au mois de septembre, au ministre de l’Equipement, Abdelkader Amara, une correspondance où il écrit, notamment: «Je voudrais vous faire part de l’opposition du département de la pêche maritime à l’activité de dragage dans cette zone pouvant compromettre la durabilité de l’activité de pêche qui constitue par ailleurs un secteur économique et social de premier ordre pour la région».

C’est sur la base de tous ces éléments et des documents scientifiques que les treize membres de la commission des carrières présents à la réunion, tenue sous la présidence du secrétaire général de la province, ont pris à l’unanimité la décision de ne pas autoriser le dragage du sable marin à Larache. Pour eux, pas moins de 11.000 postes d’emplois sont menacés et des milliers de tonnes de poisson pêchés annuellement dans la région ne seront plus qu’un vague souvenir.

Articles similaires