NEOMOTORS : Un défi audacieux dans l’industrie automobile marocaine


Le Maroc accélère son rythme dans le monde automobile en présentant des voitures fabriquées à 100% localement. Neomotors, porteur de cette nouvelle ère, poursuit résolument cette ambition.

L’industrie automobile au Maroc a vu son paysage économique transformé par l’installation de géants tels que Renault et Peugeot, ainsi que d’une multitude de sous-traitants. À ce contexte fertile s’ajoute l’audacieuse initiative de Neomotors, une entreprise cofondée par le ministre de la Culture Mehdi Bensaid et l’entrepreneur marocain Nassim Belkhiat. Cependant, l’avenir de ce projet national est actuellement semé d’embûches et de controverses.

Un des défis majeurs que rencontre la marque est la controverse qui l’entoure. Primo, Neomotors est le fruit d’une association entre Mehdi Ben Said, actuel ministre de la Culture, et l’homme d’affaires marocain Nassim Belkhiat. Un montage qui a suscité une série d’interrogations. À l’accusation de conflit d’intérêt, envoyée probablement à tort, il répond que son apport était «exclusivement de nature financière». Il précise par ailleurs que les fondations du projet NeoMotors remontent à 2016, soit bien avant sa nomination à la tête du département ministériel. Il n’a pas manqué de rappeler enfin qu’il avait divulgué son implication dans l’entreprise sur son curriculum vitae et qu’il a toujours fait montre de transparence quant à ce projet. Certaines critiques ont également pointé les ressemblances, en terme de design, entre le véhicule de Neomotors et la Wallyscar tunisienne.

Initiatives novatrices
En réponse aux critiques, Nassim Belkhiat, a mentionné une collaboration avec l’entreprise tunisienne, notamment une coopération dans la conception du châssis avec cette dernière. Loin d’être un point faible, il assure que cette coopération peut être perçue comme une preuve d’ouverture et de volonté de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs pour proposer un produit de qualité. En effet, dans l’industrie automobile, lancer une voiture en s’appuyant sur un châssis existant est une pratique courante c’est le cas par exemple de l’AUDI TT RS et la VOLKSWAGEN TOURAN ou la MAZDA 2 avec la FORD FIESTA. Il faut également noter que l’utilisation d’un moteur PSA, entièrement assemblé et fabriqué au Maroc, atteste du sérieux du projet Neocar.

Cependant, malgré ces éléments de réponse, certaines interrogations demeurent, en particulier concernant le positionnement prix de la Neomotors. Avec un prix avoisinant les 16 000 euros, alors que la majorité des pièces sont produites localement, l’on peut se demander pourquoi ce coût semble si élevé. Par comparaison, la voiture tunisienne était vendue à 11 000 euros. Par comparaison, la Dacia Sandero, disponible au Maroc, propose une version à cinq portes et un moteur à essence pour environ 12 000 euros. Le choix semblerait alors évident pour une grande partie des consommateurs marocains.

En effet, le pari de Neomotors repose en partie sur le patriotisme économique des Marocains. Si une grande majorité des Marocains seraient prêts à payer plus pour une voiture de marque locale de qualité équivalente à celle d’un concurrent étranger, selon un sondage réalisé par la page Realpolitik sur Twitter, il semble que la proposition de Neomotors ne répond pas encore à ces attentes. Toutefois, et malgré les critiques, d’aucuns considèrent Neomotors comme un pas en avant significatif pour le Maroc dans le domaine de l’industrie automobile. Le soutien royal souligne d’ailleurs l’importance de ces initiatives novatrices. Leur réussite peut envoyer un signal fort à d’autres entrepreneurs locaux, favorisant ainsi l’émergence d’un écosystème dynamique et innovant.

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