Le nécessaire questionnement de la durabilité

Wissam El Bouzdaini

Rendez-vous annuel incontournable,  les Assises nationales  de l’agriculture,  dont la neuvième édition se  tient le lundi 17 avril 2017  dans la ville de Meknès, sont l’occasion  de dresser un bilan annuel et, plus encore,  général de l’agriculture marocaine.  Cette fois-ci, les organisateurs, à savoir  le ministère de l’Agriculture, ont opté  pour la thématique de la gestion durable  des ressources hydriques: excellent  choix et qui, in fine, s’impose, en ce qu’il  fait figure à l’heure actuelle de problématique  essentielle aussi bien au plan  national qu’international, sachant les  nombreux défis à relever en la matière  ici et demain, et même dès aujourd’hui.  A cet égard, dès le tournant du XXIe  siècle, le roi Mohammed VI faisait remarquer  dans son allocution à l’ouverture  de la 9ème session du Conseil supérieur  de l’eau et du climat (CSEC) que “si le  Maroc a réussi, jusque-là, à répondre à  une demande accrue en eau, (...) il n’en  reste pas moins que l’équilibre entre  l’offre et la demande est devenu précaire  et fragile.”

L’agriculture, activité par excellence hydrophage,  est, cela va de soi, au premier  chef concernée, et le continent africain  plus généralement, où dès 2020 près  de 60 millions de personnes pourraient  s’exiler en raison du manque d’eau, est  dès à présent appelée à penser, déployer  et exécuter les politiques et les  moyens nécessaires: les Assises présentent  justement l’opportunité pour ce  faire.

Celles-ci compteront notamment comme  invité de marque Alpha Condé, qui représente  non seulement son pays, la  Guinée, dont il est le président, mais  toute l’Afrique en tant que président  de l’Union africaine (UA), en sus d’une  quinzaine de ministres de l’Agriculture  de différents pays de la  planète et d’éminents  experts figurant au rang  des plus en vue en matière  d’agriculture. Cela,  pour le moins, promet.  Le Salon international  de l’agriculture du Maroc  (SIAM), qui s’ouvre  dès le lendemain des  assises et se prolonge  jusqu’au dimanche 23  avril 2017, permettra  également aux opérateurs  et autres décideurs  économiques  de réfléchir et d’envisager de nouvelles  pistes intéressant la durabilité de la  chaîne de valeur agricole, autre thème  d’actualité.

Plus concrètement, il s’agit d’établir des  modèles d’agrobusiness qui prennent en  compte tout aussi bien l’économie que  la sécurité alimentaire, en veillant en  même temps à préserver les ressources  naturelles des pays.

L’Italie, qui s’est posée et distinguée depuis  plusieurs décennies en la matière  en référence internationale, est l’invitée  d’honneur et peut partager, par la voix  de son ministre pour les politiques agricoles  Maurizio Martina -qui fera spécialement  le déplacement-, son expérience  et ses réussites, son engagement en  faveur d’une agriculture soucieuse de  son environnement, largement du reste  partagé par le Maroc.  Sa présence illustre,  en outre, la volonté du  Royaume à s’ouvrir à  ses différents espaces  d’appartenance, en l’espèce  méditerranéen,  après notamment le  monde arabe en 2016  avec les Émirats arabes  unis.

Le présent numéro reflète  la volonté de Maroc  Hebdo d’accompagner,  depuis sa fondation en  1991, les grands chantiers  de notre pays; en l’occurrence ici  agricoles.  Constitué d’une série d’articles et d’analyses  de fond, d’interviews et de portraits  d’entreprises nationales, il se veut un témoignage  rédactionnel de la dynamique  de développement dans laquelle le Maroc  a, depuis son indépendance, choisi  d’inscrire son destin, spécialement sous  le règne actuel de Mohammed VI.

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