Le monde au bord d’une catastrophe climatique

Le secrétaire général de l’ONU alerte sur les conséquences du réchauffement climatique

Antonio Guterres avance que le monde est sur la voie catastrophique d’un réchauffement de 2,7°C. Pour limiter l’augmentation de la température, une réduction de 50% des émissions de gaz est nécessaire d’ici 2030.

Il y a péril en la demeure. C’est le message alarmant que le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a voulu transmettre aux gouvernements du monde entier en plaidant, lundi 20 septembre 2021 à New York, en faveur d’actions décisives pour épargner à la planète une catastrophe climatique certaine.

Pour le patron de l’organisation onusienne, le monde a besoin d’actions décisives et pour cela les pays devront faire preuve de solidarité. «Sauver la génération actuelle et les générations futures est une responsabilité partagée », a notamment souligné M. Guterres lors d’une conférence à l’issue d’une table-ronde informelle des dirigeants sur l’action climatique tenue dans le cadre de la 76ème Assemblée Générale des Nations Unies. Jamais Antonio Guterres ne s’était montré aussi ferme et coléreux au point d’appeler les gouvernements à agir en urgence pour sauver la planète.

Organisée par le secrétaire général de l’ONU et le Premier ministre britannique Boris Johnson, cette table ronde s’est déroulée à huis clos au Siège des Nations Unies, alors que débute le débat général de haut niveau de l’assemblée générale. Lors de cette rencontre, les discussions ont abordé les lacunes qui subsistent quant aux mesures à prendre par les gouvernements nationaux, en particulier les puissances industrialisées du G20, en matière d’atténuation, de financement et d’adaptation.

Neutralité carbone
La réunion était un signal d’alarme pour instiller un sentiment d’urgence sur l’état désastreux du processus climatique avant la COP26, prévue à Glasgow fin octobre prochain. Rappelant le rapport de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques au sujet des contributions déterminées au niveau national par toutes les parties à l’accord de Paris, il avance que le monde est sur la voie catastrophique d’un réchauffement de 2,7°C.

Selon le rapport, pour limiter l’augmentation de la température, une réduction de 50% des émissions est nécessaire d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. Mais les engagements pris par les pays à ce jour impliquent une augmentation de 16% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

Le chef des Nations Unies a en outre appelé les États membres à agir sur trois fronts, à savoir maintenir l’objectif de 1,5°C à portée de main, tenir la promesse de 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement et augmenter le financement de l’adaptation à au moins 50% du total des dépenses publiques de financement climatique.

Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’objectif de 1,5°C est encore à portée de main, mais une amélioration spectaculaire est nécessaire dans les contributions déterminées au niveau national de la plupart des pays. Pour M. Guterres, le leadership doit venir des pays du G20, car ils représentent 80% des émissions de gaz à effet de serre.

Il estime ainsi que l’histoire jugera les nations les plus riches du monde si elles ne respectent pas leur promesse de s’engager à verser 100 milliards de dollars d’aide annuelle pour le climat avant la COP26. Mais les chances d’obtenir cet argent avant novembre sont probablement faibles en raison de la crise économique née directement de la crise sanitaire.

C’est pour cela que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26, qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni, constitue un tournant décisif pour le monde dans sa lutte contre le réchauffement climatique. Une conférence qui doit perpétuer les engagements pris par les différents pays riches lors des dernières conférences dont la COP 22 qui s’est déroulée à Marrakech en novembre 2016.

Une nécessité absolue
Depuis 2009, les pays développés se sont, en effet, engagés à apporter 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 comme une assistance aux pays du Sud pour s’adapter aux conséquences du changement climatique. Or, de l’avis de l’OCDE, cet objectif est loin d’être atteint, le montant de ce financement n’était que de 79,6 milliards de dollars en 2019.

Ainsi, les pays développés n’ont fait que très peu de progrès pour tenir la promesse qu’ils ont faite à Copenhague, alors qu’il y une nécessité absolue d’aider les pays en développement pour réussir la transition vers les énergies propres.

En 2019, les aléas météorologiques ayant provoqué des inondations et des orages violents dans plusieurs contrées du monde ont déplacé quelque 25 millions de personnes dans 140 pays à travers le monde, le changement climatique devant s’intensifier pendant les années à venir.

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