IL N'Y A DE MODÈLE QUE POUR L'INTÉRÊT GÉNÉRAL

DU RENOUVEAU DE NOTRE DÉMOCRATIE DÉPENDRA NOTRE DÉVELOPPEMENT.

Longtemps, le développement économique et social, notamment, depuis les indépendances de ce qu’on appela les pays du Tiers-Monde, dont fait partie le Maroc, s’est construit sur un espoir sans cesse renouvelé en un avenir meilleur. Cette espérance a pris tour à tour le visage du progrès scientifique, culturel et éducatif, censé faire reculer l’ignorance, l’obscurantisme. Le progrès fut associé à la quête d’une croissance économique sans limites, synonyme de bien-être pour tous. Politiquement aussi, le progrès a pris différents visages, démocratiques ou socialistes. Mais bien avant la crise mondiale de 2008, et plus précisément dès la fin des années 70, ce mode de développement a commencé à susciter de nombreuses frustrations er désenchantements. On commence à prendre conscience des dangers des crises financières, (notamment celles du surendettement, qui ont donné lieu aux programmes d’ajustement structurel), des catastrophes environnementales et de l’aggravation des inégalités à l’échelle mondiale.

«Le développement de l’homme et de tous les hommes», selon l’expression bien consacrée de l’économiste français François Perroux, a fini par disparaître de l’horizon, laissant la place à celui du développement à la sauce néo-libérale. Ce dernier ne fait plus rêver. Il fit l’objet de vives critiques après la Grande Récession de 2008. Récession qui, quoi qu’en disent nos responsables publics, n’épargna personne. Notre pays a fini par payer le prix social de l’ajustement structurel, et en supporta les conséquences jusqu’à aujourd’hui. Certains, même chez nous, contestent cet état de fait et crient au mauvais procès fait au modèle de développement néo-libéral, d’autres cherchent à renouveler la doctrine libérale.

Néanmoins, depuis l’instauration de la commission pour le nouveau modèle de développement, l’esprit de réforme se fait de nouveau entendre. La machine de nos experts choisis parmi l’élite du pays s’est mise au travail: écoutant les uns et les autres, recueillant les idées de celles et ceux qui donnent une image positive de l’avenir et surtout multipliant les rencontres avec les citoyens, notamment celles et ceux qui comptent au sein du mouvement associatif. Reste à réunir et à étudier toutes ces propositions pour en faire des projets non seulement souhaitables mais réalisables. Tâche d’autant plus difficile qu’il faut prendre le contre-pied du pessimisme ambiant.

Tenter de faire la part entre le rêve et le champ du possible est un exercice des plus périlleux surtout si nos experts se donnent pour objectif de construire un modèle de développement au profit du plus grand nombre et dont le commun dénominateur ne peut être que l’intérêt général. Sauront-ils renouveler le modèle de développement libéral? Seul l’avenir nous le dira. La seule chose qu’on peut avancer pour l’instant, c’est que le renouveau peut prendre des formes diverses. De celle qui sera choisie dépendra la réussite ou non du modèle de développement qui reste à construire.

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