Durant le week end du 17 au 19 mai 2024, des rumeurs (par des documents écrits et des enregistrements audio) circulaient sur les réseaux sociaux faisant état de la fuite à l’étranger de Saad Benzeroual, député de Sidi Kacem, de son frère Benaissa, président du conseil provincial et de Abdellah Ouaissa, président du conseil communal… Une plainte pour constitution de bande organisée et détournement de fonds publics serait la cause de leur fuite présumée en Espagne. La rumeur les accuse aussi d’avoir vendu le centre d’accueil de Sidi Kacem pour en faire un hôtel 5*. Enfin, toujours selon ce qui est partagé sur les réseaux sociaux, les trois élus sont interdits de quitter le territoire. Un enregistrement audio va plus loin en posant cette question : comment ont-ils pu alors quitter le Maroc?
Dénonciation calomnieuse
Contactés par nos soins, le député Saad Benzeroual nous confirme avoir été effectivement à Madrid durant la semaine du 13 au 18 mai 2024, pour assister à la soutenance de la thèse de sa fille dans une grande école espagnole. «Je suis rentré samedi 18 mai, à Rabat. Mardi j’ai des réunions à Sidi Kacem avant de revenir mercredi 22 mai à Rabat pour le parlement. Jamais je n’ai été en fuite. Mon frère Benaissa, non plus.
D’ailleurs, Benaissa est à Rabat où il vit. Il se déplace régulièrement à Sidi Kacem en tant que président du conseil provincial… Par contre, celui qui est recherché par la police et qui est probablement sous un mandat d’arrêt international, c’est l’auteur des audio nous visant. Des insultes et des fake news qu’il diffuse depuis le Turquie où il se cache. Si vous me demandez pourquoi une telle cabale, je vous dirais que je l’ignore à part le fait que les commanditaire de cet individu ont toujours cherché à nuire à la réputation de notre famille.»
Quand on a posé la question à Saad Benzeroual sur la vente du centre d’accueil et sa transformation en un hôtel 5*, comme cela est souligné dans les écrits et les enregistrements audio, sa réponse est sans équivoque: «D’abord, qui peut vendre ou procéder à la transformation d’un bien appartenant à l’Etat ? Personne. Le centre d’accueil en question relève du domaine de l’Etat. Il a été pratiquement à l’abandon pendant des années.
Le conseil provincial a adopté à l’unanimité la résolution visant à confier sa gestion à un privé selon un cahier des charges précis également adopté à l’unanimité… Deux appels d’offres ont été lancés et n’ont pas abouti, aucune soumission n’a été faite et le troisième a finalement vu un investisseur de Kénitra remporter le marché. Il était le seul soumissionnaire… D’ailleurs le centre d’accueil ne génère pas de bénéfices, loin de là. Dois-je vous dire que je n’ai aucun lien avec cet investisseur ?», explique M. Saad.
L’origine du problème est un élu local, Abdellah El hafed, frère de l’ancien maire de la ville, Mohamed El Hafed, actuel député, sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national, depuis le 22 avril 2024.Ce conseiller qui a déposé la plainte pour constitution de bande organisée a pourtant assisté aux sessions du conseil provincial, notamment celle où la résolution concernant la location du centre a été approuvée. «D’ailleurs, la PJ qui s’était saisie de l’affaire n’a pas trouvé matière à enquête.
Des juges de la cour des comptes ayant visité le centre, ont constaté qu’il tourne à perte et que les décisions le concernant ont été prises dans le respect des règles en vigueur et par les instances habilitées à le faire… », conclut Saad Benzeroual. Ce dernier compte déposer plainte contre tous ceux qui ont pris part à cette campagne de dénonciation calomnieuse...