Mezouar installe son équipe

Fayçal Mekouar et Salaheddine Mezouar.

Nouveaux vice-présidents et présidents des commissions de la CGEM


Le nouveau président de la CGEM semble décidé à secouer le cocotier, vu la composition de son team dirigeant.

Moins de deux mois après son élection, en mai 2018, à la présidence de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar a constitué, vendredi 13 juillet 2018, son équipe. Sept vice-présidents, vingt-trois présidents de commission pour autant de commission outre bien sûr le poste de vice-président général, assuré par Faïçal Mekouar après avoir été désigné en même temps que M. Mezouar en tant que colistier,... S’agissant d’abord des vice-présidents, on remarque l’apparition de «porte-feuilles», comme il en serait dans n’importe quel gouvernement qui se respecte, lesquels porte-feuilles correspondent respectivement à un rôle opérationnel et seront chargés du suivi des axes du mandat, selon ce que détaille un communiqué publié à l’issue de la réunion du conseil d’administration de la CGEM ayant sanctionné l’élection des instances de la confédération. À titre d’exemple, l’ancienne directrice générale du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), Dounia Taarji, s’occupera de l’axe RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et label, qu’elle connaît sur le bout des ongles puisqu’elle vice-présidait, sous Mme Bensaleh- Chaqroun, la commission qui y était dévolue (laquelle commission a, au passage, été dissoute). Elle est, soit dit en passant, la seule femme élue à son poste, puisqu’à ses côtés on ne retrouve que des hommes, à savoir Hakim Abdelmoumen, Khalid Benjelloun, Marouane Tarafa, Ahmed Rahho, Mohamed Talal et Mehdi Tazi.

Entreprise citoyenne
Cette sous-répresentation de la gent féminine est également patente du côté des commissions, puisque seuls quatre femmes en ont été désignées en tant que présidentes, en l’occurrence Saâdia Bennani à la commission de l’entreprise citoyenne, Safia Fassi Fihri à celle chargée des questions juridiques, aux modes alternatifs et à la veille législative, Ghizlane El Manjra à celle de l’entrepreneuriat social, et Meriem Zaïri à celle de la start-up et de l’entrepreneuriat.

Justement, ces deux dernières commissions font partie des piliers de ce que l’on appelle la nouvelle économie et à laquelle M. Mezouar s’était engagé, pendant sa campagne électorale. Outre les commissions de l’entrepreneuriat social et de la start-up, on compte désormais, également, une commission du digital et de la technologie, présidée par Mehdi Kettani, une commission de l’économie numérique et des NBIC, c’est-à-dire les Nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives, présidée par Mehdi Alaoui, ou encore la commission de la nouvelle économie et du climat, présidée par Saïd El Hadi.

L’économie «ancienne», si l’on ose dire, n’a évidemment pas été en reste. Une des commissions les plus importantes, sans doute, et celle du financement et des délais de paiement, présidée par Hammad Kassal, lui-même ancien candidat à la présidence de la CGEM. Justement, M. Mezouar avait tenu, le 10 juillet soit trois jours avant l’élection des nouvelles instances, une rencontre à ce sujet dans la capitale, Rabat, à l’initiative du ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaïd.

Car il faut dire que nombre d’entreprises nationales se plaignant du rallongement de ces délais, sachant qu’une loi y afférent a pourtant été publiée dans le Bulletin officiel en novembre dernier. A titre de comparaison, une PME (petite ou moyenne entreprise) ne reçoit aujourd’hui ses paiements qu’au bout de 5,1 mois, contre 4,1 en 2010. C’est moins pour les grandes entreprises (3,4 contre 2,7), mais pire pour les TPE (très petites entreprises), dont les délais atteignent désormais 9,9 mois (contre 7,3)! Certains secteurs comme le BTP (bâtiment et travaux publics) sont naturellement plus touchés que d’autres. Le nouveau président de la CGEM semble décidé à secouer le cocotier.

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