Tenant vraisemblablement à continuer d’exister aux yeux de l’opinion publique, le parti de la lampe s’attaque cette fois à l’ensemble du corps médiatique national.
Le Parti de la justice et du développement (PJD) s’attaque désormais à l’ensemble du corps médiatique national. Après que son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, a accusé le 19 février 2022 Al-Ahdath Al-Maghribia de servir les agendas d’Israël au Maroc, la formation islamiste a, cette fois, pris à partie l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), qui s’étaient tous deux solidarisés avec le quotidien suscité.
Réuni ce mardi 22 février 2022, le secrétariat général du PJD a remis sur le tapis le propos de M. Benkirane, enfonçant même le clou en assurant que les prétendues accointances israéliennes d’Al-Ahdath Al-Maghribia sont “des vérités confirmées par les fréquents prises de position et écrits publiés sur ses pages, dans lesquels le journal promeut l'entité sioniste dans le but d'embellir son visage raciste et barbare, de promouvoir ses symboles et de soutenir divers projets d’empressement et de normalisation éducative, culturelle, économique et religieuse”. La même source a même taxé Al-Ahdath Al-Maghribia de s’“abriter” derrière l’ANME et le SNPM et de “fuite en avant”, ce qui tendrait selon elle à prouver que ses dirigeants manqueraient d’arguments pour se défendre.
Global Media Holding, qui détient Al-Ahdath Al-Maghribia, n’a pour l’heure pas officiellement réagi si ce n’est par le biais de quelques uns de ses journalistes vedettes tels Younès Dafkir et Ridouane Erramdani, mais on imagine que si elle le fait ce sera d’abord dans l’intérêt du PJD et particulièrement de M. Benkirane, qui semble décidé à reprendre ses anciennes recettes consistant en la dénonciation d’ennemis réels ou imaginaires pour rester présent médiatiquement et imposer son parti aux yeux de l’opinion publique.
A cet égard, il s’en est également pris, en même temps qu’à Al-Ahdath Al-Maghribia, à l’activiste politique Mayssa Salama Ennaji, qui, pour lui, “roule pour des forces obscures”. Rien ne garantit toutefois que ce qui a réussi hier au PJD et l’a amené pendant dix ans à constituer la première force politique du pays puisse se répéter, d’autant plus qu’une certaine exaspération se manifeste de façon perceptible à l’égard du parti et de M. Benkirane lui-même, comme l’illustrent les commentaires négatifs que ses attaques à l’encontre d’Al-Ahdath Al-Maghribia et de Mme Salama Ennaji ont recueillies.