LES MAROCAINS PEUVENT REPRENDRE LEUR VIE... MAIS PRUDEMMENT!

DÉCONFINEMENT

Après trois mois de confinement, tous les endroits se font beaux pour accueillir les Marocains. Si plusieurs établissements sont autorisés à reprendre leurs activités, l’Intérieur dit niet pour les discothèques, les boîtes de nuit et les mosquées.

À partir de mercredi 24 juin, les salons de coiffure, cafés et restaurants, hammams et centres commerciaux, seront autorisés à rouvrir leurs portes et accueillir les Marocains, avec le respect des consignes de sécurité. Ne pas dépasser 50% de la capacité pour maintenir la distanciation sociale requise, une règle sine qua non pour toutes activités autorisées à reprendre, après trois mois d’arrêt total.

Heureux de pouvoir enfin respirer, les Marocains expriment toutefois leur réticence quant aux moyens qui seront mis en place pour contrôler certaines activités. La situation des Hammams et salons de coiffure inquiète particulièrement les citoyens. Comment contrôler si un Hammam respecte les mesures de distanciation sociale? Quelle est la capacité maximum pour un hammam populaire par exemple? Quelles sont les autorités destinées à vérifier le respect des mesures requises? Si les conditions de déconfinement permettant aux Marocains de renouer avec les activités collectives ont été présentées de façon précise par les autorités concernées, il a certainement été renié que le diable se cache dans les détails.

Des rassemblement à risques
“Les Mokadems, Qaids, et autres personnes qui contrôlaient l’activité des épiceries et se pointaient au moment de la fermeture pour faire respecter les mesures, ne pourront certainement pas accéder à des Hammams, où les gens sont nus.. Je ne peux pas me rendre au Hammam pour le moment, l’hygiène de ces coins laissait déjà à désirer avant la crise sanitaire. Maintenant, avec un virus aussi virulent, le risque est énorme”, témoigne une Casablancaise.

À vrai dire, les rassemblements de ce genre peuvent devenir de vrais foyers du Covid-19. Ce qui est absurde, c’est que la reprise permise à ces établissements à la situation sanitaire délicate, a tout de même écarté d’autres activités, pourtant facilement contrôlable. Dérivés des services de café et de restauration, déjà autorisés à rouvrir, les bars, discothèques et restaurants, ne sont pas concernés par le passage à la 2ème phase du plan d’allégement du confinement sanitaire.

Pour ce qui est des mosquées, rien n’est encore dit. Les lieux de prière fermés depuis trois mois ne font pas partie de la liste des endroits autorisés à rouvrir. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques ne s’est pas encore prononcé sur la question, laissant ainsi les fidèles dans le flou total. Les peurs et les interrogations des citoyens ne sont pas gratuites. Dans l’absence d’un plan clair destiné à contrôler le respect des mesures sanitaires pour toutes les activités concernées par la reprise, les aberrations se font déjà sentir. Le cas de l’autobus bondé à Casablanca en est l’exemple.

Après le partage massif sur les réseaux sociaux d’une image montrant un autobus dépassant le taux de remplissage fixé à 50%, la société délégataire Alsa Al Baida a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cette violation des règles fixées pour endiguer la propagation du Covid-19. Il suffit de baisser la garde une fois, pour que le coronavirus, extrêmement contagieux, touche des personnes présentes, leurs familles et leur entourage. L’affaire du foyer de Lalla Mimouna qui a mené le Maroc a enregistrer le chiffre le plus haut de contamination, depuis le début de la pandémie au Maroc, nous démontre l’impact grave du moindre geste de laisser-aller. Il vaut mieux prévenir que guérir.

Articles similaires