Le Maroc, principal producteur mondial de résine de cannabis


Les chiffres de la honte


Malgré les contrôles et les interdictions, la résine de cannabis marocaine envahit le monde. L’office des Nations Unis contre la drogue et le crime classe notre pays comme le premier producteur mondial de cette plante interdite, suivi de l’Afghanistan, du Liban et du Pakistan.

Au plan de la production de haschisch, le Maroc est accablé de toutes parts. Après le rapport 2017 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, qui cite le Maroc comme étant le principal exportateur de résine de cannabis en Europe, voilà qu’un deuxième rapport, édité cette fois-ci, en 2017, par l’office des Nations Unies contre la drogue et le crime, met en lumière le rôle déterminant de notre pays sur ce marché paradoxalement prospère malgré les contrôles et les interdictions. Selon ce rapport, diffusé fin juin, une grande partie de la résine de cannabis qui circule en Europe provient du Maroc.

La résine de cannabis marocaine continue, en effet, à prospérer dans le vieux continent, particulièrement dans les pays réputés proches comme l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays Bas. Plusieurs pays africains, notamment d’Afrique du Nord, continuent également, pour leur part, à recevoir la précieuse plante marocaine.

Les chiffres révélés par l’office onusien font froid dans le dos: plus de 38.000 tonnes de résine de cannabis ont été produites en 2015. En termes de superficies, plus de 47.000 hectares sont dédiés à cette activité. Voilà qui renseigne sur l’ampleur économique de ce trafic dans notre pays.

Par ailleurs, l’office de l’ONU se félicite des efforts entrepris par les autorités marocaines qui tentent de lutter contre cette culture. En deux ans, plus de 1.147 hectares ont été, en effet, éradiqués. Mais, cela demeure largement insuffisant puisque le Maroc est classé par l’ONU comme le principal producteur mondial de résine de cannabis, suivi de l’Afghanistan, du Liban et du Pakistan.

La face honteuse
Avec 235.000 kilogrammes de haschisch saisi en 2015, soit 15% du total mondial, le Royaume se place en troisième position derrière l’Espagne (380.361 kg) et le Pakistan (279.464 kg). Le Maroc est plus éloigné dans le classement qui concerne le cannabis sous forme d’herbe. Il se place en huitième position avec 313.000 kg saisis, soit 5% de l’interception mondiale, contre 1,2 million de kilos au Mexique et 970.219 kilos aux Etats-Unis. Cette réalité chiffrée dévoile la face honteuse d’un Maroc cité comme un acteur majeur dans le trafic mondial de la drogue. En revanche, selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, les trafiquants affrontent une concurrence acharnée provenant d’autres pays.

Changements d’itinéraires
Ainsi, les récentes saisies opérées en Europe révèlent des changements dans les itinéraires de trafic du cannabis: le trafic en provenance des Balkans, et notamment de l’Albanie, est à la hausse pour l’herbe et l’huile de cannabis. En cause: la culture croissante du cannabis dans ces pays.

La Libye est également devenue, suite au chaos politique qui y règne depuis plusieurs années, une plaque tournante importante du trafic de résine de cannabis vers diverses destinations, dont l’Europe. Parmi les principaux points d’entrée de la résine de cannabis marocaine figure, sans grande surprise, l’Espagne, qui a ainsi déclaré plus de 70% de la quantité totale saisie en Europe en 2015. Cette même année, en Europe, 536 tonnes de résine de cannabis ont été saisies, soit six fois plus que la quantité d’herbe de cannabis saisie. Sa consommation en Europe a beaucoup augmenté.

Ainsi, en 2016, plus de 17 millions de jeunes Européens dont l’âge varie entre 15 et 34 ans, consomment la résine de cannabis marocaine. Idem pour les adultes européens, estimés à 23,5 millions de consommateurs.

Il faut dire que la plante verte marocaine ne cesse de provoquer des ravages considérables en Europe et dans le monde. Mais la question qui se pose: à qui profite tout ce trafic? Certainement aux gros trafiquants notoires alors que les habitants de la région du nord, où est cultivée cette plante, vivent toujours dans la misère et la négligence. A quand le réveil de l’Etat pour stopper cette situation?.

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