Une vingtaine de terroristes, qui s’apprêtaient à commettre des attentats, viennent d’être neutralisés par les services de sécurité marocains en étroite collaboration avec leurs homologues américains. La stratégie antiterroriste marocaine est plus que jamais considérée comme très efficace dans une région en proie aux risques les plus élevés.
C’est reparti pour la lutte antiterroriste au Maroc. Les services de sécurité ont arrêté, le 8 décembre 2021, 25 individus dans plusieurs villes du Maroc. Des armes ont été saisies chez les prévenus, ainsi que du matériel de propagande de Daech. Cette opération a permis l’arrestation de 25 extrémistes à Tétouan, Ksar El Kébir, Fès, Meknès, Agadir, Tiznit, Casablanca, Azilal, Kelâa des Sraghna, Essaouira, Oujda, Nador, Settat, Safi, Sidi Slimane, Sidi Kacem et Tinghir.
Ces individus avaient planifié des attentats terroristes contre plusieurs cibles au Maroc. Lors des perquisitions aux domiciles respectifs des prévenus, les services de sécurité ont saisi des armes à feu, des munitions, des armes blanches (coutelas et sabres) ainsi que plusieurs documents portant sur la confection de charges explosives et du matériel électronique véhiculant la pensée extrémiste et glorifiant l’organisation terroriste Daech.
Opération d’envergure
Parmi les cibles visées par les terroristes figuraient des sites sensibles et les locaux de différents services de sécurité. Quelques jours plus tard, le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) a interpellé, jeudi 16 décembre, un extrémiste partisan de Daech, âgé de 24 ans et s’activant dans la région de Sala Al Jadida. L’interpellation du suspect et la mise en échec de son projet terroriste interviennent dans le cadre des efforts continus déployés par les services sécuritaires marocains pour faire face aux dangers de l’extrémisme violent et lutter contre les menaces terroristes.
Cette interpellation est le couronnement des relations de coopération bilatérale et de l’étroite coordination entre les services de la DGST, sous la direction de leur patron, Abdellatif Hammouchi, et les agences sécuritaires américaines. Fort d’une stratégie proactive, le Maroc a plus que jamais conforté sa position pionnière en matière de lutte contre le terrorisme, en s’érigeant en véritable partenaire stratégique incontournable au niveau international. En effet, cette stratégie proactive a révélé une efficience qui n’est plus à démontrer à la faveur de la vigilance permanente et de la coopération étroite et agissante entre les différents services sécuritaires, ayant permis de neutraliser des organisations extrémistes et de démanteler les cellules terroristes avant qu’elles passent à l’acte.
Nouvelle approche
Au cours de l’année 2021, le Maroc a poursuivi les efforts visant à déjouer les menaces terroristes et à avorter les desseins sinistres ourdis contre la sécurité et la stabilité du pays, grâce à l’adoption d’une approche faisant intervenir aspects sécuritaires et juridiques d’une part, et aspects socioéconomiques, politiques et religieux d’autre part. Au plan socioéconomique, il a été procédé à l’opérationnalisation de l’Initiative nationale pour le développement humain, lancée par S.M. le Roi Mohammed VI en 2005, notamment à travers la mise en oeuvre de projets générateurs de revenus et la réalisation d’écoles, hôpitaux et infrastructures destinés à la lutte contre la précarité et la pauvreté.
Sur le plan religieux, le Maroc a restructuré ce champ en plaçant l’ensemble des mosquées sous la tutelle du ministère des Habous et des Affaires islamiques, sans oublier la décision d’unifier l’instance de l’Iftae (avis religieux), désormais compétence exclusive du Conseil supérieur des oulémas, présidé par S.M. le Roi. A cela s’ajoute, sans aucun conteste, l’instauration de l’Institut Mohammed VI de formation des Imams, Mourchidines et Mourchidates, voué à la consécration des préceptes de l’Islam modéré.
Sur le terrain, et dans le cadre des efforts inlassables déployés par les services de sécurité pour neutraliser les nébuleuses terroristes, le Bureau central d’investigations judiciaires, bras judiciaire de la Direction générale de Surveillance du territoire, a démantelé plusieurs cellules terroristes, dont certaines étaient à un stade avancé de préparation d’actes terroristes imminents visant la sécurité du pays.
Scène syro-irakienne
En effet, depuis sa création en 2015 et jusqu’au mois de novembre 2021, le BCIJ a réussi à démanteler 84 cellules terroristes, dont 78 en lien avec l’organisation de Daech et 6 autres acquises à l’idéologie de la nébuleuse Al-Istihlal wal Faye, qui légitime des activités illicites pour financer des actes terroristes portant gravement atteinte à l’ordre public. L’action du BCIJ a également permis de traduire en justice 1.357 individus liés à des affaires de terrorisme et d’extrémisme, en plus de 14 femmes et 34 mineurs.
Il s’agit également de 137 individus de retour de zones de combat qui ont été déférés à la justice, parmi lesquels 115 rentrés de la scène syro-irakienne, 14 ex-membres de Daech en Libye, et 8 autres extradés vers le Maroc dans le cadre de la coordination entre le Royaume et les Etats-Unis. Il importe, à cet effet, de rappeler l’importance de la coopération sécuritaire et la coordination en matière de renseignements entre le Maroc et les États-Unis, ayant permis le démantèlement, en mars 2021 à Oujda, d’une importante cellule terroriste composée de quatre individus.