Le Maroc jette les bases d’une néo-coopération Sud-Sud

Le continent est au coeur des préoccupations du royaume pendant la COVID-19


S.M. le Roi et le Chef de l’Etat ivoirien président la cérémoniede présentation de l'état d'avancement du projet de sauvegardeet de valorisation de la Baie de Cocody, le 6 mars 2017.

Depuis le retour à l’Union africaine en 2017, le nouveau paradigme de la coopération Sud-Sud initié et consolidé par le Roi Mohammed VI a un objectif bien défini: penser le développement du Royaume avec et par le développement du reste du continent.

Deux annonces d’une importance cruciale dont la portée politique n’échappe pas à un observateur averti: D’abord, celle du ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, Mohcine Jazouli, qui a déclaré dans le cadre des travaux du 13ème sommet extraordinaire de l’Union africaine (décembre 2020) sur l’Accord de la ZLECAF que le Maroc est sur le point de ratifier l’accord de création de la zone de libre-échange, qui permettra de déployer la vision royale pour l’Afrique, puis celle du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, qui a affirmé fin novembre 2020 à l’agence russe Sputnik que le Royaume ambitionne d’atteindre une autosuffisance dans la production de tous types de vaccins d’ici la fin de l’année en cours tout en assurant l’approvisionnement de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb.

Une initiative pour le continent
Deux engagements forts qui prouvent une fois de plus, si besoin est, que le retour à l’Union africaine et la diplomatie économique initiée par le Roi Mohammed VI depuis son intronisation puis consolidée ces dernières années avaient un objectif bien défini: penser le développement du Royaume avec et par le développement du reste du continent. Et à ce titre, le Maroc a démontré, même en pleine crise sanitaire, que cette devise n’est pas un simple slogan.

L’on se souvient encore de l’initiative royale, lancée le 13 juin 2020, d’envoi d’aides médicales à 15 pays africains. Cette décision a vraiment changé un paradigme mondial qui fait qu’en temps de crise, sanitaire ou autre, les Etats se recroquevillent sur eux-mêmes et placent leur intérêt national au-delà de toute autre considération.

L’on se rappelle encore quand le Roi Mohammed VI s’était entretenu, le 13 avril 2020, avec Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et avec Macky Sall, Président de la République du Sénégal, au sujet de l’évolution alarmante de la pandémie du Covid-19 dans le continent africain. Au cours de ces entretiens, le Souverain a proposé le lancement d’une initiative de chefs d’Etat africains visant à établir un cadre opérationnel afin d’accompagner les pays africains dans leurs différentes phases de gestion de la pandémie.

C’est ce qui atteste que la décision de faire profiter le reste du continent de vaccins produits sur terre marocaine n’est pas une initiative isolée et qu’elle s’inscrit dans la continuité de l’esprit du discours historique prononcé par le Roi Mohammed VI, le 31 janvier 2017, lors du 28ème sommet de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, devant des chefs d’Etat et de délégations africaines, marquant le retour du Royaume parmi les siens après 33 ans d’absence: «Il est beau le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau le jour où l’on porte son coeur vers le foyer aimé ! L’Afrique est mon continent, et ma maison (...) Certains avancent, que par cet engagement, le Maroc vise à acquérir le leadership de l’Afrique.

Je leur réponds que c’est à l’Afrique que le royaume cherche à donner le leadership et qu’il est temps que les richesses de l’Afrique profitent à l’Afrique!». C’est par ces mots touchants que le monde entier a fini par se convaincre qu’une néo-coopération Sud- Sud voit le jour.

Investissements et partenariats
Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu un millier d’accords avec les pays africains au cours d’une cinquantaine de visites royales effectuées dans 26 pays du continent, notamment dans les domaines de l’énergie et de la sécurité alimentaire. Parallèlement, le Maroc a participé par ailleurs à six opérations de maintien de la paix des Nations- unies en Afrique, déployant des milliers de soldats. En outre, la vision du Maroc séduit dans nombre de domaines économiques où il a réalisé des progrès implacables. Le Maroc est de plus en plus sollicité par des pays africains en vue de profiter de son expertise. Ses investissements et ses partenariats reflètent véritablement le sens propre de la coopération.

Il partage ses expériences réussies, entre autres en matière d’électricité, d’énergie renouvelable et de résilience agronomique, sans retenue. Et il appuie même par le financement des projets d’infrastructures structurels qui rentrent dans les plans de développements respectifs de certains pays du continent. Ou en initie d’autres d’une haute portée stratégique tel le projet de gazoduc qui devrait relier le Nigéria au Maroc.

Les entreprises publiques et privées marocaines, championnes dans leurs domaines (Attijariwafa Bank, BMCE Bank of Africa, Banque Populaire pour le secteur bancaire, Maroc Telecom pour les télécommunications, compagnies d’assurances et laboratoires pharmaceutiques, Alliance et Addoha pour l’immobilier…), sont implantées dans de nombreux pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest.

Entente diplomatique
Le rapprochement culturel, linguistique et religieux entre le Maroc et ses voisins africains facilitent le partenariat. Les richesses du continent, dont le nombre d’habitants atteindra 2 milliards à l’horizon 2050, doivent profiter à ses populations. Ces richesses attisent toujours les convoitises des puissances traditionnelles mais aussi émergentes dont la Chine. Si jusqu’à il a quelques années, le positionnement du Maroc s’est axé sur l’Afrique de l’Ouest et sur quelques pays d’Afrique Centrale, aujourd’hui, le Royaume investit l’Afrique de l’Est, au vu du potentiel économique qu’elle représente avec un marché de 300 millions de consommateurs mais aussi de l’entente diplomatique qui se confirme au fil des années avec nombre de pays de cette sous-région.

Dans chaque investissement ou mémorandum d’entente signé avec le reste du continent africain, de l’est à l’ouest, le Maroc fait prévaloir un partenariat où les deux parties sont gagnantes et un avenir commun. Ce nouveau paradigme de la diplomatie économique africaine du Royaume, basée sur cette notion de développement mutuel et d’un échange gagnant-gagnant, a servi indirectement la cause nationale du Sahara marocain. La preuve tangible, la plus récente et la plus concluante, est l’ouverture de 15 consulats de pays africains à Laâyoune et Dakhla. Et la liste n’est pas close.

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