Le Maroc ne lâchera rien

MUSTAPHA SEHIMI

La diplomatie marocaine a veillé à démonter tous les moyens mis en œuvre par les adversaires du Royaume.

Après l’accord agricole signé et adopté entre l’UE et le Maroc, le 14 janvier 2019, c’est au tour de l’accord de pêche d’être officiellement acté, le 12 février, par le Parlement européen. Lors des deux votes intervenus à cette occasion, une large majorité s’est à chaque fois dégagée en faveur de leur renouvellement. Avec plus de 400 voix –444 et 415 contre 167 et 189 et une cinquantaine d’abstentions– il a mis fin à une mobilisation de l’Algérie, du mouvement séparatiste et de leurs divers relais.

L’échec de ces «activistes» de tout poil est patent et il met à nu de nouveau les menées incessantes qu’ils déploient depuis des lustres contre le Maroc et son intégrité territoriale. Déjà à la fin de l’année 2016, la Cour de justice de l’Union européenne avait rejeté dans un arrêt en date du 21 décembre le recours du Polisario demandant alors l’annulation de l’accord agricole. Cette juridiction avait également tranché en ne reconnaissant à ce mouvement aucun droit de représentativité des populations du Sahara. Et parce qu’il n’a aucune personnalité ni capacité juridique –ce n’est pas une entité étatique reconnue ni par l’UE ni par l’ONU- elle a considéré qu’il ne pouvait aucunement être partie prenante ni avoir quelque rôle dans le processus de conclusion des accords entre le Maroc et l’UE. Dans le cadre de sa mobilisation, la diplomatie marocaine, découplée en l’espèce entre le département des Affaires étrangères de Nasser Bourita et celui de l’Agriculture et de la Pêche confié à Aziz Akhannouch, a veillé à démonter tous les moyens mis en oeuvre par les adversaires du Royaume. Un important travail de lobbying a également été entrepris par les parlementaires marocains des deux Chambres. Cette diplomatie parallèle a été utile.

Comme s’en est réjoui Aziz Akhannouch, les deux votes ont consacré les attentes envers le premier partenaire économique du Maroc, à savoir l’Union européenne. Il a aussi souligné que ces deux accords sont venus couronner un long processus de négociations techniques et consultations du Sud à travers leurs représentants légitimes, élus démocratiquement. Est ainsi scellée de nouveau la continuité logique et naturelle du partenariat du Maroc avec l’UE. Au total, tous les produits marocains relevant de l’agriculture et de la pêche, y compris ceux des provinces méridionales du Royaume sont inclus dans les deux accords. Pour ce qui est de l’accord de pêche, une autre victoire diplomatique de Rabat est à mettre en exergue. Ainsi, le tribunal de l’UE a rejeté une demande du Polisario d’annuler le mandat octroyé en avril 2018 au Conseil de l’UE pour négocier avec le Maroc. Une requête déclarée irrecevable assortie d’ailleurs, soit dit en passant de sa condamnation aux dépens ainsi qu’au paiement des frais engagés par l’UE et la Commission européenne dans une procédure abusive. Le même jour, à Strasbourg, une large majorité d’eurodéputés a rejeté une résolution demandant l’avis préjudiciel de la Cour de justice de l’UE avant le vote.

Un doublé donc pour le Maroc. Omar Hilale, représentant du Maroc aux Nations Unies, avait déjà transmis au secrétaire général de l’ONU et aux quinze membres du Conseil de sécurité la copie de l’accord sur l’agriculture, une correspondance qui sera suivie par celle relative à l’accord de pêche. Il importe en effet que les hautes instances onusiennes puissent avoir ces documents alors que la question nationale est engagée dans un processus de règlement. Il y a un Maroc, un seul Maroc, représentant les 35 millions de Marocains, du Nord au Sud et l’Est à l’Ouest. Les représentants des populations se trouvent dans des institutions et l’Etat unitaire est doté d’organes constitutionnels et légitimes. Mauvaise cause, mauvais combat: les séparatistes sont une fois de plus confondus quant à leur prétention à représenter quoi que ce soit. Et les deux accords agricole et de pêche viennent consolider et développer des acquis de plus de trois décennies, capitalisés par un tissu d’intérêts communs et un partenariat stratégique multidimensionnel.

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