La récente crise vécue par le pays proche-oriental a été l’occasion pour le roi Mohammed VI de démontrer la “solidarité entière et naturellle” que le Royaume tient à son endroit.
Comme l’ont révélé les médias jordaniens eux-mêmes, le roi Mohammed VI a été le premier chef d’État et de gouvernement étranger à prendre attache avec le roi Abdallah II de Jordanie pour appuyer les mesures prises dans la journée du 3 avril 2021 par ce dernier pour faire face au complot au moyen duquel plusieurs personnalités, dont son demi-frère le prince Hamza, avaient visé à le renverser.
Après d’abord un communiqué, rendu public le jour même, du ministère des Affaires étrangères apportant le “soutien total” du Maroc au monarque hachémite, ce dernier a vu, en effet, le Souverain l’appeler le 4 avril 2021 pour s’enquérir de la situation dans le pays proche-oriental et surtout lui “réitér[er]”, selon un communiqué publié dans la foulée par le Cabinet royal, “sa solidarité entière et naturelle” -l’expression “soutien total” a, a ajouté la même source, une nouvelle fois été utilisée par le roi Mohammed VI.
Et le Cabinet royal de mettre l’accent, à la fin de son communiqué, sur les “forts liens historiques et familiaux” entre aussi bien les deux chefs d’État et les familles royales marocaine et jordanienne que les “liens” entre le Maroc et la Jordanie et leurs deux peuples, qualifiés de “frères”.
Des amis d’enfance
Ce qui n’est, assurément, pas plus vrai, puisqu’il faut rappeler que les relations entre les deux pays remontent à aussi loin que l’indépendance, en mars 1956, du Royaume, et que dès cette époque celui-ci avait notamment pu compter sur le roi Hussein comme allié régional incontournable. Ce dernier allait même nouer avec le roi Hassan II, dont il était le cadet de six ans seulement et appartenait donc à la même génération que lui, une très proche relation, illustrée notamment par le déplacement qu’il a effectué en juillet 1971 au Maroc au lendemain de la tentative de coup d’État du palais royal de la ville de Skhirat.
C’était, ainsi, une façon pour le roi Hussein de signifier qu’il demeurait, quoi qu’il arrive, aux côtés de la monarchie marocaine, tandis que dans le reste du monde arabe les républiques dites “progressistes” menées notamment par l’Égypte avaient plutôt salué le putsch.
En même temps, alors encore princes héritiers, le roi Mohammed VI et le roi Abdallah II se fréquentaient déjà, étant pratiquement aujourd’hui des amis d’enfance. Il ne fallait, de fait, pas être surpris quand, par exemple, au cours du premier sommet Maroc-Pays du Golfe à Riyad, en Arabie saoudite, le Souverain avait fait mention dans le discours qu’il avait donné de la Jordanie comme un des pays dont il estime que “la sécurité et la stabilité” sont indissociables de la propre sécurité du Maroc.
Ni quand, en signe de soutien à l’intégrité territoriale du Royaume, le roi Abdallah II avait pris la décision, le 19 novembre 2020, d’inaugurer un consulat dans la région du Sahara et plus précisément dans la ville de Laâyoune -le bâtiment est, depuis le 4 mars 2021, fonctionnel.
Selon les dernières informations rendues publiques par la Jordanie, le prince Hamza a juré, suite à une médiation menée notamment par son oncle le prince Hassan, qu’il “resterai[t] fidèle à l’héritage de [s]es ancêtres, à Sa Majesté (le roi Abdallah II, ndlr) ainsi qu’à son prince héritier (Hussein), et [qu’il se] mettrai[t] à leur disposition pour les aider et les soutenir”. Ce qui ne saurait donc que constituer une bonne nouvelle pour la Jordanie et les Jordaniens.