Maroc-Golfe : Des relations plus fermes que jamais

Aux prises avec l’impact économique de la pandémie de Covid-19, le Royaume pourrait bien trouver sa planche de salut financière chez ses traditionnels partenaires moyen-orientaux.

Inutile de consulter les médias officiels pour comprendre les raisons de la tournée effectuée actuellement par Nadia Fettah Alaoui dans le Golfe: cela n’avancera à rien. Des rencontres qu’elle a eues dans la journée du lundi 31 janvier 2022 avec ses homologues qatari, Ali bin Ahmed Al-Kuwari, et saoudien, Mohammed bin Abdullah Al-Jadaan, tout juste sait-on qu’il a été question de discussions d’ordre économique, et, à vrai dire, c’est le moins que l’on puisse attendre de ministres de l’Économie. Mais il semble bien qu’aux prises avec l’impact de la pandémie de Covid-19 sur ses finances, le Maroc se cherche une bouffée d’oxygène chez ses partenaires moyen-orientaux.

Par le passé, ceux-ci ont souvent mis la main à la poche pour aider le Royaume: quelque cinq milliards de dollars avaient, par exemple, été décaissés de leur part suite aux visites en octobre 2012 du roi Mohammed VI en Arabie saoudite, au Qatar, aux Émirats arabes unis et au Koweït. Et rien n’empêche qu’une initiative à l’avenant se concrétise dans un proche avenir.

On en saura de toute façon davantage une fois que Mme Fettah Alaoui sera rentrée, mais ce qu’on peut dire aussi c’est que le partenariat traditionnel entre le Maroc et les pays du Golfe semble reprendre de plus belle, après quelques années en dents de scie suite à la crise ayant éclaté début juin 2017 entre d’une part l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, et d’autre part le Qatar.

Pour son refus de prendre position en sa faveur, le Royaume avait pâti d’une certaine désaffection de la part du premier camp cité ayant dégénéré notamment en insultes de la part de certains responsables saoudiens sur les réseaux sociaux et un lobbying à l’encontre de la candidature marocaine pour l’organisation de la Coupe du monde de football de 2026 en faveur de celle du Canada, des États-Unis et du Mexique.

Solidarité constante
Mais au final on a vu notamment les Émirats et Bahreïn devenir, fin 2020, les troisième et quatrième pays arabes après les Comores et Djibouti à officialiser leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.

Le 14 décembre 2021, le conseil suprême du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait, en outre, pris ouvertement fait et cause pour l’intégrité territoriale du Royaume, ce dont, dans une lettre adressée quatre jours plus tard aux dirigeants des pays membres de l’organisation, le roi Mohammed VI l’avait remercié.

Plus récemment, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’était félicité des “dénominateurs communs et de la solidarité constante que partagent le Maroc et les pays du CCG”, au cours d’entretiens qu’il a eus le 26 janvier 2022 avec le secrétaire général du conseil, Nayef Falah Al-Hajraf.

En tout cas, le régime algérien en sait quelque chose sur la proximité entre le Maroc et les pays du Golfe, dans la mesure où le boycott par ces derniers du sommet arabe qu’il comptait organiser chez lui le 9 mars 2022 est derrière le report sine die de l’événement.

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