Le Maroc, un gardien "géopolitique" du corridor Europe-Afrique

Selon un rapport du Think Tank Autrichien Aies

Si le Maroc se trouve aujourd’hui au centre de plusieurs convoitises, c’est grâce particulièrement à ses stratégies visionnaires axées sur le développement d’infrastructures de premier plan. Plaque-tournante entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc figure aujourd’hui dans les radars de la Chine, qui compte redéfinir les cartes géopolitiques de la région.

Le corridor de transport commercial Maroc/Afrique de l’Ouest-Europe de l’Ouest redéfinit les paramètres géopolitiques de la ruée mondiale vers l’Afrique et, avec elle, l’architecture stratégique du bassin méditerranéen.

En augmentant massivement la capacité portuaire de sa côte méditerranéenne, le Maroc a dépassé l’Espagne et est en passe de devenir le centre maritime dominant de la Méditerranée occidentale, selon un récent rapport de l’Austrian Institute for European and Security Studies (AIES), institut de recherche privé autrichien et groupe de réflexion axé notamment sur la politique étrangère et de sécurité de l’Union Européenne.

Selon le document, réalisé par le chercheur et spécialiste en géopolitique Michaël Tanchum, si le Maroc est aujourd’hui surnommé «la porte de l’Afrique», c’est grâce particulièrement à ses ambitieuses stratégies d’investissements infrastructurels, avec l’implication directe et sans faille de la plus haute autorité du pays.

«Le programme ambitieux de projets de transport et d’infrastructures industrielles du pays, initié par le Roi visionnaire du pays, Mohammed VI, a conféré au Maroc le rôle de gardien géopolitique dans cette nouvelle compétition mondiale pour la construction de chaînes de valeur au sein du corridor Afrique de l’Ouest-Europe de l’Ouest. C’est ainsi que le Maroc est devenu une arène de concurrence mondiale, dans laquelle la Chine, la Russie et les États arabes du Golfe jouent un rôle de plus en plus important», précise Michaël Tanchum.

Chaînes de valeur manufacturières
Selon lui, bien que la chaîne de fabrication industrielle européenne, dirigée par la France, prédomine au Maroc, l’Hexagone reste limité dans son expansion au Maroc, car privé d’une forte mobilisation de partenaires européens désireux de jouer un rôle stratégique et plus prépondérant dans le développement des infrastructures au Maroc.

Ce gap crée une véritable brèche pour Pékin, qui poursuit sa stratégie expansionniste à coups d’investissements infrastructurels au Maroc, et ce dans l’objectif de réorienter les chaînes de valeur manufacturières au Maroc vers la fameuse initiative de l’empire du Milieu «la Ceinture et la Route», le plus vaste projet d’infrastructures jamais entrepris de toute l’histoire de la Chine.

Pour l’institut autrichien, la configuration des chaînes de valeur Afrique-Europe, qui est conditionnée étroitement par la politique du Maroc dans sa gestion de ses partenariats étrangers, posera la jalons du cadre géopolitique de cette architecture commerciale transrégionale émergente pour les années à venir.

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