Le Maroc cité en exemple en matière de relance verte

Développement durable en afrique

Le rapport cite la stratégie du Maroc pour une agriculture résiliente et durable en canalisant davantage d’investissements vers des milliers de petits projets avec des impacts locaux tangibles.

Un nouveau rapport publié, mardi 14 septembre 2021, sur la «reprise post-Covid- 19 en Afrique» met en évidence les avancées réalisées par le Maroc en tant que modèle à l’échelle continentale en matière de relance verte, durable et inclusive. Le rapport, réalisé par le cabinet de conseil marocain Positive Agenda Advisory, le think tank kenyan Power Shift Africa et l’ONG nigériane The Society for Planet and Prosperity, cite à plusieurs reprises le leadership du Maroc dans des domaines ayant trait notamment à la promotion des énergies dites propres, au développement d’une agriculture durable et résiliente, ainsi qu’en matière d’investissement dans l’économie numérique. Selon ce rapport, les pays africains qui font de la lutte contre le changement climatique un objectif central de leurs plans de relance économique post-Covid-19 ont plus de chances d’attirer des financements, de relever les défis sociaux et de parvenir à une croissance robuste et durable.

Energies renouvelables
Le document fait observer, entre autres, que le Maroc figure parmi les pays d’Afrique ayant fait de grands pas dans l’investissement dans l’énergie propre, notamment dans l’énergie solaire. De même, il souligne l’ambition du Royaume d’augmenter la part des énergies renouvelables à 52% de la production d’électricité en 2030, ce qui devrait créer quelque 50.000 emplois dans ce secteur. Le rapport cite également la stratégie du Maroc pour une agriculture résiliente et durable «en canalisant davantage d’investissements vers des milliers de petits projets avec des impacts locaux tangibles».

Allégement de la dette
Sur ce registre, le groupe OCP figure aujourd’hui parmi les meilleurs élèves au niveau mondial. Le groupe mène depuis plusieurs années un grand chantier de transformation intégrant la durabilité dans sa stratégie globale, axée notamment sur le petit agriculteur. Le groupe OCP a implémenté une stratégie qui lui permet de renforcer son statut de producteur d’engrais parmi les plus durables au monde, intégrant ainsi les Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par l’Organisation des Nations Unies.

Reposant sur une logique d’amélioration continue, la politique de développement durable du groupe est traduite en objectifs ambitieux qui évoluent en permanence pour accompagner la croissance et transformer les contraintes en opportunités. OCP est également à l’affût des dernières pratiques et nouveaux concepts pour un développement responsable, générateur de compétences, de bonnes conditions de vie et de bienêtre des communautés.

Les rédacteurs du rapport examinent, par ailleurs, l’impact social, économique et budgétaire du Covid-19 sur le continent et émettent des recommandations aux acteurs politiques sur la meilleure façon d’intégrer les initiatives politiques qui relanceront la croissance. «Les concepts de reprise verte et de relance dans les meilleures conditions ont récemment gagné en popularité, mais jusqu’à présent, les discussions nationales et internationales sur ces concepts et leur apport pour l’Afrique demeurent limitées», relève le professeur Chukwumerije Okereke, directeur général de la Society for Planet and Prosperity.

Une reprise alignée sur le climat
La pandémie de Covid-19 a entrainé «une pression et des défis sans précédent » sur les capacités de financement des budgets nationaux, ce qui nécessite une solidarité, des partenariats et des soutiens mondiaux, notamment par le biais d’un allégement de la dette, afin de renforcer la capacité budgétaire des pays africains en vue d’une reprise réactive et alignée sur le climat, plaident les auteurs du rapport. «L’action climatique immédiate et le financement sont des paramètres clés pour une reprise verte, résiliente et inclusive en Afrique à l’horizon de la COP26», a déclaré, pour sa part, Fathallah Sijilmassi, co-auteur du rapport et président fondateur de Positive Agenda Advisory, qui appelle à agir pour faire de la pandémie «un tournant pour la croissance et le développement accélérés de l’Afrique».

Le rapport avertit également qu’une focalisation étroite sur la reprise économique qui ignore le changement climatique et les objectifs plus larges du développement durable générerait plus de difficultés économiques pour l’Afrique à long terme. «Certains ont l’impression que de telles interventions de relance verte ont un coût, mais ce n’est pas le cas, surtout après la pandémie, alors que les contraintes financières et sociales sont beaucoup plus strictes», explique le professeur Rym Ayadi, président de l’Association euro- méditerranéenne des économistes. «La pandémie est un moment de réinitialisation et offre une chance d’investir dans l’énergie propre de l’avenir», a affirmé Mohammed Adow, co-auteur du rapport et directeur fondateur de Power Shift Africa.

Le rapport, qui s’appuie sur trois études menées en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Nord, analyse l’impact de la pandémie de Covid-19 dans chaque région et propose des actions que les acteurs politiques africains peuvent prendre par eux-mêmes ou en coordination avec les partenaires internationaux de développement.

Dans son étude sur le Maroc et l’Afrique du Nord réalisée en amont de ce rapport, Positive Agenda Advisory relève que grâce à son approche stratégique développée depuis 2009, le Maroc est l’un des acteurs engagés en Afrique et pourrait travailler main dans la main avec d’autres pays de la région et ailleurs pour aboutir à des modèles économiques plus durables.

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