Le Maroc devra importer 4 millions de tonnes de blé tendre cette année

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Plus de blé russe, moins de blé français


Bon an mal an, le Maroc importe  chaque année des millions de  tonnes de céréales, notamment  le blé tendre et ce  depuis les années 1960. Cette année,  c’est une exception, plutôt négative.  Compte tenu de la mauvaise récolte  céréalière de cette année, le Maroc  devrait importer quelque 4 millions de  tonnes de blé tendre lors de la saison  2016-2017, un record jamais atteint  auparavant. Quatre appels d’offres  ont déjà été lancés dans ce sens, en  vue d’acquérir du blé américain. Le  dernier date du 26 septembre 2016.  Au total, près de 1,2 million de tonnes  seront importées des Etats-Unis, sous  le régime préférentiel.

Pourquoi cette préférence pour les  Etats-Unis? Et est-ce suffisant pour  couvrir tous les besoins? Tout le monde  sait que le Royaume a des accords agricoles  avec l’UE et les Etats-Unis qui lui  permettent de bénéficier du régime des  prix préférentiels. Cette quantité varie  entre 400.000 et un peu plus d’un million  de tonnes, selon la récolte locale. Cependant, à la différence de l’Europe,  qui impose que ces quantités  soient importées au cours de l’année  commerciale des céréales (entre deux  récoltes successives), l’accord avec les  Etats-Unis permet plus de flexibilité en  élargissant les demandes d’importation  du quota sur une année civile.

Une année difficile
Et puisque les importations des Etats-  Unis ne suffisent pas, il va falloir importer  de l’Europe aussi. Mais le problème  est que la France, notre premier exportateur  de céréales et notamment le blé  tendre, est en difficulté.

Cette année, les importations marocaines  de céréales en provenance  de France vont connaître une baisse.  Ce n’est pas parce que l’Hexagone  veut diminuer ses exportations vers le  Maroc, mais parce que le pays a connu  une mauvaise récolte de céréales.  L’offre hexagonale ne sera pas au rendez-  vous cette année, à la suite de la  mauvaise campagne enregistrée par  le pays, de l’avis de tous les producteurs français, dont leurs représentants  étaient présents à Casablanca, lors de  la rencontre annuelle franco-marocaine  des céréales.

«Bien que connaissant  une année difficile, la France mettra  tout en oeuvre pour rester un partenaire  historique et un fournisseur incontournable  du Maroc», avait déclaré Jean-  Pierre Langlois-Berthelot, le président  de France Export Céréales. On voudrait  bien croire M. Jean-Pierre mais comment?

Le Maroc devra donc se tourner vers  d’autres pays pour combler son déficit  même si les exportateurs français  entendent stabiliser leurs parts de  marché. Bref, face à ces difficultés, la  Russie paraît comme une solution de  rechange.

La Russie, qui a l’avantage d’offrir du  blé de qualité à un prix compétitif, pose  le problème des charges de transport.  Mais les droits de douane pourraient  jouer un rôle décisif par rapport à  l’Union Européenne ou aux Etats-Unis.  Sur un autre plan économique, les  importations massives de cette année  vont avoir l’effet d’une pompe de nos  réserves de devises.

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