Le cyberespace, dans bien des pays comme le nôtre, est d’abord un enjeu de connectivité et de développement économique, mais aussi de lutte contre la cybercriminalité.
13,4 millions de cyber-attaques ont été détectées entre avril et juin 2020 au Maroc. C’est ce qui ressort du bulletin trimestriel de Kaspersky sur la cybersécurité dans le pays. L’enquête, réalisée à l’aide du réseau Kaspersky Security Network, fait ressortir trois tendances fortes, à savoir: l’ingénierie sociale, où le Maroc est à la 32e place mondiale, les menaces locales (48e) et le rôle des serveurs hébergés sur le territoire national (61e).
Culture stratégique
Et, d’une manière générale, le rapport souligne que les attaques via les navigateurs constituent la principale méthode de propagation des programmes malveillants. Rappelons que les représentations du risque cyber ne sont pas uniformes entre les États. Elles dépendent du contexte géopolitique, des rapports de forces régionaux, du niveau de développement de l’économie numérique, des capacités de cyberdéfense, et de la culture stratégique. Les déséquilibres dans la maîtrise des technologies, des infrastructures, des flux de données, des capacités d’action dans l’espace numérique façonnent les représentations.
Le cyberespace, dans bien des pays comme le nôtre, est d’abord un enjeu de connectivité et de développement économique, mais aussi de lutte contre la cybercriminalité. Par contre, c’est la représentation militaire du cyberespace qui prédomine parmi les grandes puissances occidentales qui possèdent des capacités avancées et jouent un rôle central dans les négociations internationales.
Elle influence ainsi fortement les décideurs politiques, au détriment d’autres approches du risque susceptibles de mieux prendre en compte la sécurité du secteur privé ou des utilisateurs individuels. Or, cette militarisation du cyberespace entraîne aussi des risques dont les États prennent progressivement conscience et qui les confronte à un véritable dilemme sécuritaire.