Le Maroc frise la barre des 6.000 décès COVID

PEUT-ON ENCORE ÉVITER LE PIRE?

On est encore à un mois ou un mois et demi du lancement de la campagne de vaccination massive. D’ici là, les décès vont poursuivre leur tendance ascendante en l’absence d’un plan d’urgence ou de la construction de nouveaux hôpitaux de campagne, notamment à Casablanca.

Devant les parlementaires, lundi 30 novembre 2020, le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a parlé des provinces du sud et de leur développement, des projets réalisés, ceux en cours ou encore ceux qui peinent à voir le jour. Une sorte de bilan à quelques encablures des élections législatives.

Mais en pleine crise sanitaire et économique, aucune allusion à la situation épidémiologique catastrophique et la menace sanitaire qui plane sous nos cieux. Le Maroc cumule à ce jour 356.336 cas de contaminations, dont 305.291 guérisons et 5.846 décès. La barre fatidique de 6.000 morts sera certainement atteinte en 24 ou au plus en 36 heures. C’est le moins qu’on puisse dire, alarmant!

Que se passe-t-il? Ce serait rébarbatif de reparler d’un système de santé incapable de gérer les flux effrénés des malades de la Covid-19, et qui ne les prend plus en charge du fait qu’il est saturé. Les cas confirmés de contamination au nouveau coronavirus atteignent un pic record ces derniers temps. Les hôpitaux et les médecins du public manquent de moyens, de lits de réanimation et lits tout court pour les accueillir et les traiter.

Ils sont dépassés et ce n’est pas de leur faute. Le problème, c’est qu’ils demandent à des malades gravement atteints et présentant des symptômes inquiétants de patienter ou de prendre rendez-vous pour plus tard. Et ce “plus tard” peut prendre des semaines ou des mois. Dépourvus, ces malades, pour leur écrasante majorité démunis, se résignent face à leur “destin” puisqu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir le “luxe” d’une chambre dans une clinique privée qui leur coûterait des sommes d’argent mirobolantes qu’ils n’ont pas.

Ce qu’ils font alors, c’est qu’ils empruntent des moyens de transport en commun (tramway, grand taxi ou bus) pour regagner leurs demeures, font la queue à la pharmacie la plus proche de chez eux, devant les commerces, les vendeurs de légumes et de fruits…

Recours aux soins
La contamination à large échelle est ainsi “réussie”. Un contaminé non averti en vaut deux, trois, dix même. Le comble, c’est que ces malades, qui vivent dans de petits appartements contigus ou des taudis composés d’une chambre, ont l’habitude de se confiner, bon gré mal gré, avec le reste de leurs familles dans cette même chambre.

Bonjour alors les dégâts! Dans la même famille pauvre, pour laquelle le recours aux soins est réservé aux cas les plus extrêmes, il y a bien une ou deux personnes âgées ou souffrant d’une maladie chronique. Être sous le même toit en compagnie d’une personne infectée est synonyme d’un danger de mort certaine.

On est encore à un mois ou un mois et demi du lancement de la campagne de vaccination massive. D’ici là, les décès vont poursuivre leur tendance ascendante en l’absence d’un plan d’urgence ou de la construction d’hôpitaux de campagne, notamment à Casablanca. Il est encore temps de sauver ce qui reste à l’être.

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