Les échecs, les mots croisés, apprendre à jouer de la musique... Ce sont là des sports cérébraux. Ou le sport cérébral est-il une discipline à part entière?
De ce que vous venez de citer, on peut retenir les échecs comme étant un sport cérébral. Il y a aussi le Scrabble, le calcul mental, la lecture rapide, le mind mapping, les jeux de mémorisation et de concentration. Donc il y a une panoplie d’activités qui sont considérées comme sports cérébraux. En effet, le choix émane principalement de l’organisation internationale qui gère ces sports, en l’occurrence le GOMSA (Guild of Mind Sports Arbiters), dont je suis actuellement la présidente du comité Afrique MENA. Notre objectif est justement de promouvoir ces activités. On voit par exemple que les échecs sont beaucoup plus populaires que ces activités de lecture rapide au mind mapping, alors que ces deux dernières activités peuvent aider les étudiants et les professionnels dans leur vie de tous les jours.
Y a-t-il dans notre culture des activités qu’on peut assimiler à des sports cérébraux?
Dans notre culture, comme dans toutes les autres cultures, il existe une activité qu’il faut vraiment pratiquer d’une manière régulière. C’est la lecture, un sport cérébral par excellence. Il faut vraiment faire en sorte de maintenir cette activité sur la durée. Fixez-vous un objectif qui soit de dix minutes ou de 15 minutes par jour, mais l’essentiel n’abandonnez pas votre lecture. Mais je pense que si on se projette dans les années avenir, franchement, le scénario va être dystopique, parce que je constate que les gens lisent de moins en moins à cause de différents facteurs y compris, les facteurs de distractions et le manque de temps, etc.
Et c’est là où, effectivement, nous essayons de remédier à ce problème. Si vous n’avez pas suffisamment de temps, apprendre à lire rapidement peut vous aider. Si vous n’avez pas les outils pour vous concentrer, on peut vous en fournir pour pouvoir lire votre livre en toute sérénité. Si vous n’avez pas, vous n’arrivez pas à mémoriser ou à synthétiser, vous pouvez apprendre à utiliser le mind mapping pour justement synthétiser toute l’information selon le fonctionnement du cerveau. Donc je pense que déjà si l’on commence par la lecture, cela peut vraiment nous aider à avoir des résultats rapides et, surtout, en un minimum de temps. Parce que quelqu’un qui fait une activité sportive régulière aura plus de facilité à se préparer pour un marathon.
Quels sont les bienfaits de ces sports de cerveau?
Les résultats d’un sondage effectué auprès de 265 personnes en 2021, tout profil confondu, sont édifiants. À la question « quels sont les challenges que vous rencontrez au quotidien », figurez-vous que plus de 90% des répondants ont mis l’accent sur les éléments suivants : manque de temps, manque de concentration, multitasking, difficultés à traiter toutes les informations reçues en une journée.
Je pense que forcément nos lecteurs vont se retrouver dans ce cas de figure, et cela est principalement dû à la méconnaissance que nous avons de notre cerveau et au recours à de mauvaises pratiques tout simplement. Dans ce sens, les bienfaits de ces sports résident dans le fait que leur enseignement va venir nous aider à prendre conscience du mode de fonctionnement de votre cerveau, et vous serez conscient du fait que nous avons constamment des pratiques qui pourraient nuire à notre productivité et nuire à notre cerveau.