Course à la mairie de Fès: Chabat peut-il reprendre la main?

Six ans plus tard, l’ancien secrétaire général du Parti de l’Istiqlal semble en pole-position pour retrouver la présidence du conseil de la ville de la capitale spirituelle.

Qui aurait cru qu’un jour les Fassis en arriveraient à regretter Hamid Chabat et ses fantaisies, à l’instar de cette tour Eiffel plantée en plein coeur de la capitale spirituelle et, fort heureusement, retirée au bout de quelques jours seulement?

Et pourtant cela semble bien désormais le cas, tant la gestion faite depuis plus de cinq ans par le maire Driss El Azami El Idrissi a, pour le moins, été catastrophique: Fès reste toujours cette cité qui n’a plus d’impérial que l’histoire et dont les seuls véritables projets structurants sont tous à mettre au crédit du roi Mohammed VI, à l’instar notamment de la réhabilitation de l’ancienne médina.

Et récemment, le fossé s’est encore plus creusé avec la population avec la mise en place, en septembre 2020, du projet Fès parking, qui en plus de rendre cher le stationnement dans la ville a privé d’emploi des milliers de gardiens de voitures. Mais qu’à cela ne tienne donc: M. Chabat envisage justement, selon ses proches, de se présenter aux prochaines communales pour reprendre le siège de président du conseil de la ville qu’il a perdu au précédent scrutin, en septembre 2015.

“Créature électorale”
On l’a notamment vu déambuler, début mars 2021, dans les rues du quartier populaire de Aouinate El Hajjaj et en rencontrer les habitants, qui dans l’ensemble ont semblé bien l’accueillir et se sont pressés pour le saluer en dépit du fait qu’il ait plus de deux ans durant disparu de la circulation en s’exilant suite à la perte de son poste de secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI) en octobre 2017 en Allemagne. Aussi, il a lancé, le 21 mars 2021 sur les réseaux sociaux, un document faisant état de son bilan à la tête de Fès.

En tout cas, le Parti de la justice et du développement (PJD), dont est issu M. El Azami El Idrissi, semble tellement craindre son retour qu’il s’est attaqué à lui, par le biais de son secrétariat régional, en le taxant de “créature électorale”.

Quelles sont, ceci dit, les chances véritables de M. Chabat de pouvoir rafler la mise? Car ses années à l’étranger, qui l’ont également fait s’absenter de la Chambre des représentants alors qu’il devait normalement y siéger en tant que député de la circonscription Fès-Chamalia, ne font pas oublier les casseroles qu’il traîne, à l’instar de ses déclarations malvenues de décembre 2016 sur la Mauritanie assimilant la voisine du Sud à une “terre marocaine” -ce qui avait failli à l’époque coûter au Maroc son adhésion, un mois plus tard, à l’Union africaine (UA).

Et il semble, surtout, représentatif d’un contexte différent, celui qui en avait fait à partir de septembre 2012 le secrétaire général du PI et où la mode était aux chefs de partis populistes, au titre desquels on peut également compter l’ancien secrétaire général du PJD et ancien Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

Toutefois, M. Chabat semble jouir de l’appui du commandement istiqlalien et notamment du député-maire de Laâyoune, Hamdi Ould Rachid, avec qui il était pourtant quasiment en guerre civile au moment de devoir rendre son tablier. De quoi, sans doute, le faire croire en la possibilité de déloger M. El Azami El Idrissi.

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