Programme Maghreb Oléagineux: un transfert de bonnes pratiques au profit d’une agriculture durable

Le Maroc doit plus que jamais miser sur la filière oléagineuse avec notamment l’accompagnement de son développement, particulièrement le colza et le tournesol.

À travers le Programme Maghreb Oléagineux, ce sont pas moins de 86 conseillers et 76 prestataires marocains qui ont été formés et sensibilisés à l’importance du développement de la filière oléagineuse. Ce sont, aussi, 88 field days organisés au bénéfice de plus de 2.300 agriculteurs. Ce programme, initié en 2019 par Terres Univia et cofinancé par l’Union européenne, s’inscrit dans le cadre de la stratégie agricole du Maroc, «Generation Green». Une stratégie qui va permettre d’atteindre, à l’horizon 2030, 80.000 hectares, dont 30.000 pour le colza et 50.000 pour le tournesol, soit une couverture de 15% des besoins du marché domestique, contre seulement 1,7% en 2019.

En effet, ce programme, dont l’état d’avancement a été présenté le 28 septembre 2021, lors d’une conférence de presse, s’assigne pour mission d’accompagner le développement de la filière oléagineuse, particulièrement le colza et le tournesol. Il promeut l’adoption de pratiques agricoles durables ainsi que l’utilisation de semences produites en Europe. «Le programme est mené en étroite collaboration avec différents partenaires, notamment l’Office national du conseil agricole (ONCA) et la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea)», souligne Guénaël Le Guilloux, responsable du développement international chez Terres Univia.

Défis majeurs
Pour cet expert international, «l’un des facteurs clés de succès de ce programme réside dans le transfert de bonnes pratiques aux agriculteurs à travers, notamment, des visites de champs (Field Days) animés par les conseillers formés par Terres Univia. Ce type d’action permet, dit-il, de «partager les bonnes pratiques à adopter, mais aussi d’informer les producteurs sur les atouts des semences européennes de colza et de tournesol pour réussir leur culture».

Lors de cette conférence de presse, plusieurs autres experts et responsables, et à leur tête Jean-Louis Rastoin, Professeur honoraire à Montpellier SupAgro et membre de l’Académie d’Agriculture de France, n’ont pas manqué de préciser que le développement de la filière oléagineuse est plus que nécessaire, notamment dans un contexte marqué par des défis majeurs.

«Outre le changement climatique qui fait diminuer les rendements et qui compromet les récoltes, nous devons aujourd’hui relever plusieurs challenges, notamment les problèmes de santé humaine et l’avenir de l’agriculture familiale», insiste le professeur honoraire à l’Université de Montpellier. Pour lui, l’avenir se situe dans la transition agro-écologique, c’est-à-dire qu’il faut changer notre façon de produire, mais aussi de consommer les aliments, d’où l’intérêt de miser sur la filière oléagineuse.

De son côté, le directeur de la Fédération nationale interprofessionnelle des semences et plants (FNIS), Mohamed Saidi, a rappelé que le Maroc est l’un des pays ayant réalisé des pas importants pour que la culture oléagineuse soit développée. À cet égard, il a lancé un appel à toutes les parties prenantes pour fournir plus d’efforts: «Il faut que tout le monde s’y mette pour que cette culture puisse être compétitive ».

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