Comment lutter contre le crime de silence

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RABAT ABRITE LA SEMAINE CONTRE L’APARTHEID ISRAÉLIEN


“Nous savons tous que le  sionisme a installé un  régime de séparation  considéré comme un  crime contre l’humanité, crime d’apartheid,  par les Nations unies. L’ONU le  sait, nos Etats le savent, l’Union européenne  le sait… Mais ils ne veulent pas  le savoir parce qu’Israël sert les intérêts  de grandes puissances qui n’ont pas fini  d’être coloniales”. C’est par ces termes  que Michèle Sibony, membre de l’Union  Juive Française pour la Paix, a conclu  son intervention, vendredi 24 mars à 2017 à Rabat, lors de la conférence  inaugurale de la Semaine contre l’apartheid  israélien, initiée par le mouvement  de boycott anti-israélien BDS.

Pour Mme Sibony, «Israël sert ainsi la  colonialité du monde» : «Cet Etat est à  la fois l’héritier des empires coloniaux et  le prototype ou la matrice de production  de tous les systèmes de domination du  monde (système de sécurité, système  militaire, exportation des techniques  de guerre en milieu urbain…)»

La solution pour y faire face réside  donc dans la force des sociétés civiles  du monde entier et qui se comptent par  milliards de citoyens. «Ces derniers  doivent ainsi prendre part au Boycott  Désinvestissement, Sanctions contre  Israël (BDS)», a relevé Mme Sibony.

Même son de cloche pour Raya Hassan,  militante palestinienne coordinatrice  du BDS en Europe, qui a donné  un aperçu des défis du mouvement  dans un contexte européen marqué par  la hausse du chômage, la montée des extrémismes, l’islamophobie et la crise  des refugiés.

«Dans ce contexte tendu, le but de  BDS n’est pas d’extraire les citoyens de  leurs soucis quotidiens mais d’arriver à  associer la lutte pour la Palestine à des  causes qui les interpellent directement  pour viser un monde plus juste pour  tous», a-t-elle indiqué.

Une cause qui interpelle
Raya Hassan a souligné que les pertes  économiques infligées à Israël par  BDS ont été estimées entre 26 et 54  milliards de dollars durant les 10 prochaines  années. BDS a ainsi été qualifié  par les autorités israéliennes de «menace  stratégique plus dangereuse que  l’Iran», allant même jusqu’à appeler à  l’interdiction du mouvement dans plusieurs  pays, notamment récemment en  France. «Des multinationales ont commencé  à comprendre qu’il y a un coût à  continuer à soutenir les exactions aux  droits de l’homme commis par le régime  d’occupation. Dans ce sens, des  entreprises comme Orange, G4S et  Veolia, entre autres, ont été obligées de  rompre leur contrat avec Israël suite à  des campagnes réussies de BDS», a-telle  ajouté.

Concernant le Maroc, Sion Assidon,  coordinateur de BDS Maroc, a relevé  que les relations entre le Maroc et Israël  vont grandissantes. «Les activités  de la société israélienne d’exportation  ZIM ne cessent de progresser au Maroc.  On cite aussi une coopération militaire  soutenue, des échanges au niveau  touristique ou encore agricole. Autant  de signes qui font état d’un grave approfondissement  de la normalisation du  Maroc avec Israël», a déploré M. Assidon

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