Ligne de crédit modulable: Les discussions en cours “depuis quatre ou cinq mois” entre le Maroc et le FMI


Roberto Cardarelli

Questionné ce 4 novembre 2022 à la conférence de presse qu’il a donnée au terme de sa visite au Maroc au siège du ministère de l’Économie à Rabat, le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) dans le Royaume, Roberto Cardarelli a confirmé que l’institut de Bretton-Woods était bien en discussion avec les autorités marocaines au sujet d’une ligne de crédit modulable (LCM). 

“Les discussions ont débuté il y a quatre ou cinq mois,” a-t-il révélé. Et d’expliquer que tout va dépendre du rapport annuel sur lequel son équipe est actuellement en train de plancher. Seulement, ce rapport sera-t-il favorable au Maroc? Tout porte à le croire, du fait des propos plutôt dithyrambiques tenus par la mission du FMI à l’égard du travail fait par les autorités. Celle-ci a, ainsi, publié à l’issue de la visite un communiqué où elle s’est notamment félicitée que “le projet de loi de finance 2023 se concentre (...) sur l’atténuation de l’impact des chocs récents et sur le financement des réformes indispensables dans les systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation”. La mission a notamment mis en exergue, dans son communiqué, les modifications apportées à l’impôt sur les sociétés et à l’impôt sur le revenu des personnes physiques ainsi que les réformes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de la fonction publique et du secteur des établissements et entreprises publics ou encore la poursuite du renforcement de l'administration fiscale et de la rationalisation des dépenses. 

Sur le plan des chiffres, la mission table sur une croissance de l’ordre de 3% -alors que le gouvernement Aziz Akhannouch s’appuie, lui, dans le projet de loi de finance, sur une hypothèse de 4%- et un déficit du compte courant réduit à 3,5% du produit intérieur brut (PIB). L’inflation, elle, devrait selon la même source s’établir à 2%. Les observateurs relèvent toutefois une ombre au tableau, qui est la décision finale du Groupe d’action financière (GAFI) quant au maintien, ou non, du Maroc dans sa zone grise. Le 21 octobre 2022, cet organisme basé à Paris et qui vise à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avait indiqué à l’issue de deux jours de travail qu’il “continuera de surveiller la situation au Maroc et y effectuera une visite sur place à la première occasion possible”. Ce que, selon ce que nous avait alors déclaré une source autorisée, laissera entendre un retrait du Maroc de la liste grise. Et donc une voie royale pour le Maroc pour bénéficier d’une LCM.

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