Libye: L’ONU recale l'Algérien Boukadoum

En dépit de ses efforts inlassables pour prendre en charge le dossier libyen au niveau de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Algérie se retrouve de nouveau bredouille. Deux ans après celui de son actuel ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le nom du prédécesseur de ce dernier, à savoir Sabri Boukadoum, s’est en effet vu opposer une fin de non-recevoir pour représenter les instances onusiennes en Libye.

Selon diverses sources médiatiques internationales, le refus viendrait essentiellement des Émirats arabes unis, qui verraient d’un très mauvais œil l’implication de la voisine de l’Est dans les affaires libyennes. Celle-ci avait, ainsi, exaspéré les Émiratis suite aux déclarations intempestives données début juin 2021 par son président, Abdelmadjid Tebboune, à la télévision satellitaire panarabe Al-Jazeera, à laquelle il avait assuré que son pays s’était préparé à intervenir en Libye si celle-ci tombait entre les mains de l’armée nationale libyenne de l’autoproclamé maréchal Khalifa Haftar, qui se trouve soutenu par Abou Dabi. Mais ce sont aussi plusieurs parties libyennes qui ne goûteraient pas les velléités hégémoniques de l’Algérie, dont certains responsables militaires n’ont, on le sait, pas encore renoncé au vieux désir irrédentiste algérien d’annexer la région du Fezzan, que la France avait, à un moment, adjoint huit ans durant à sa colonie algérienne à partir du milieu des années 1940.

Les agendas algériens en Libye suscitent de toute façon de nombreuses suspicions, lesquelles avaient d’ailleurs également été derrière le rejet de M. Lamamra en avril 2020. Au niveau arabe, l’Égypte, qui est actuellement en froid avec l’Algérie du fait de ses ambitions de lui prendre le dossier des négociations entre les factions palestiniennes, aurait également affiché une claire hostilité à une possible nomination de M. Boukadoum en tant qu’émissaire. Mais il en est aussi ainsi des États-Unis, et cela en raison du maintien par Alger de sa proximité avec la Russie, qui reste par ailleurs son principal fournisseur d’armements. On voit donc mal comment l’Algérie aurait pu jouer un quelconque rôle entre les différents belligérants…

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