Libye: Les belligérants refusent les ingérences étrangères

En réaction à la réunion ministérielle tenue trois jours plus tôt en Algérie, le président de la chambre des représentants libyenne a fait ce 2 septembre 2021 le déplacement au Maroc.

N’en déplaise à Alger, le règlement de la situation en Libye, en proie depuis 2011 à la guerre civile, passera par les Libyens eux-mêmes. Un message que le président de la chambre des représentants de ce pays, à savoir Aguila Saleh, a intelligemment voulu faire passer au régime en place dans la capitale algérienne, au cours du déplacement qu’il vient d’effectuer ce 2 septembre 2021 au Maroc.

La “solution” marocaine
C’est que trois jours plus tôt, la voisine de l’Est venait d’organiser chez elle une réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, à savoir, en plus d’elle, l’Égypte, le Niger, le Soudan, le Tchad et la Tunisie, avec comme soi-disant objectif “d’aider les Libyens à parachever le processus de réconciliation nationale à travers, notamment, la tenue, dans les délais, des élections générales prévues le 24 décembre 2021”, comme l’a souligné une dépêche de l’agence Algérie presse service (APS).

Réunion au cours de laquelle les belligérants libyens ont, certes, pris part, mais “seulement sur la pointe des pieds”, insiste une source diplomatique: les concernés n’ont, ainsi, pas voulu s’attirer les foudres du régime algérien qui, par la voix du président Abdelmadjid Tebboune, avait, rappelons-le, menacé le 8 juin 2021 sur la chaîne qatarie Al-Jazeera d’intervenir militairement en Libye. “Tripoli est une ligne rouge,” avait-il déclaré, en renvoyant à la tentative de l’Armée nationale libyenne (ANL) de conquérir, à partir de début avril 2019, la capitale libyenne.

Il n’en reste pas moins que cette atteinte à la souveraineté de la Libye ne passe pas, comme pour la même raison avait également été balayée d’un revers de main la prétendue médiation d’Angela Merkel, aujourd’hui jetée aux orties par la communauté internationale en dépit des tentatives continues du gouvernement fédéral de la chancelière allemande sortante de vouloir mettre son nez dans les affaires maghrébines.

Pour ainsi dire, les belligérants ont clairement un penchant pour la “solution” marocaine, qui, comme l’a détaillé le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, au cours de la conférence de presse qu’il a donnée en compagnie de M. Saleh, “consiste, principalement, à accompagner les parties libyennes et à favoriser un espace d’entente sans ingérence aucune dans les affaires intérieures de ce pays”.

“Les parties libyennes ne peuvent se passer du rôle du Maroc ni de ses efforts soutenus pour trouver une issue à la crise, eu égard à la place mondiale du Royaume et à son soutien constant à Libye,” a, pour sa part, déclaré M. Saleh, créditant par là même le propos de M. Bourita. Encore faut-il que la junte algérienne sache l’entendre de la bonne oreille...

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