L'Etat surveille de près l'opération de recrutement


SAISONNIÈRES MAROCAINES EN ESPAGNE


Le Maroc et l’Espagne se sont engagés à rehausser la qualité de ce programme, que ce soit au niveau de la sélection et de l’accompagnement ou au niveau de l’anticipation des besoins des journalières marocaines.

Une importante délégation marocaine du ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle et de l’Agence nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences a effectué, lundi 19 novembre 2018, une visite de deux jours à Huelva, au sud de l’Espagne, dans le cadre des préparatifs de la prochaine campagne de recrutement des saisonnières marocaines dans les exploitations agricoles de fruits rouges. Une visite qui intervient après les violences sexuelles dont ont été victimes certaines saisonnières marocaines pendant les saisons agricoles précédentes. Les responsables marocains et espagnols se sont accordés sur le besoin de réunir les conditions de succès de cette opération afin que la prochaine campagne se déroule dans les meilleures conditions au profit des ouvrières marocaines. Le secrétaire général du ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle, Noureddine Benkhalil, explique que cette visite s’inscrit dans le cadre du programme de partenariat entre l’Espagne et le Maroc concernant la migration saisonnière.

Minimum garanti
«Il faut souligner que le modèle de partenariat objet de la visite d’aujourd’hui est une expérience exemplaire. C’est une bonne pratique de l’avis de toutes les institutions européennes, où l’expérience a toujours été citée comme un modèle. Certes, elle a besoin d’être améliorée, enrichie mais aussi sauvegardée», a affirmé le haut fonctionnaire marocain. L’objet de la réunion maroco-espagnole est d’identifier les moyens d’améliorer, de part et d’autre, cette expérience exemplaire.

«Les relations politiques entre les deux pays sont excellentes. En ce qui concerne ce modèle, nous pouvons y apporter des améliorations », a précisé M. Benkhalil. Au cours de cette réunion, le Maroc et l’Espagne se sont engagés à rehausser la qualité de ce programme, que ce soit au niveau de la sélection et de l’accompagnement ou au niveau de l’anticipation des besoins des journalières marocaines. La délégation marocaine a insisté sur le besoin de garantir aux journalières marocaines le minimum garanti en termes de jours de travail pour qu’elles puissent avoir un revenu respectable. De même, il était question de revoir certains aspects de ce contrat de travail, précisément au niveau des conditions d’accueil et d’hébergement, ainsi qu’en terme d’assistance médicale et sociale.

A cet effet, les autorités marocaines en charge de ce dossier ont revendiqué, durant cette rencontre, l’importance de renforcer le rôle des médiateurs ainsi que leur effectif. De même, il est question de faire appel à des agents sociaux marocains afin qu’ils puissent communiquer avec les saisonnières et transmettre leurs requêtes ou doléances. Présent à cette réunion, Abdelmounaim Madani, directeur général de l’ANAPEC, estime, pour sa part, qu’il est important de relever que les saisonnières marocaines sont un facteur de production fondamental reconnu par les producteurs espagnols eux-mêmes.

«C’est un modèle de migration sur lequel nous veillons et cette année nous voulons nous investir davantage pour le consolider et démontrer que notre pays est en mesure de développer un modèle de migration légale et humanisée», a-t-il soutenu.

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