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L’Etat enquête sur le scandale de Bouya Omar

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Le ministre de la Santé, M.  El Houssaine Louardi a  présenté, mercredi 15 avril  2015 à Kelaât des Sraghna,  les résultats d’une enquête sur la  problématique de la violation des  droits des personnes atteintes de  maladies mentales et psychiatriques  au mausolée Bouya Omar (province  de Kelaât des Sraghna). Réalisée par  une commission de coordination  multisectorielle, cette enquête a été  présentée lors d’une rencontre de  concertation, tenue en présence de  représentants des autorités locales,  d’élus, de magistrats, d’oulémas et  de représentants des associations de  la société civile.

Par catégories d’âge, il ressort  de cette enquête que 35% des  pensionnaires sont des trentenaires  (30-39 ans), 25% sont des  quadragénaires (40-49 ans), et 18  pc sont de la catégorie d’âge 20-29  ans, tandis que la majorité des  pensionnaires sont des hommes,  soit 692 malades sur 711 patients  et patientes. Près de 86% sont des  célibataires, 7% sont mariés et  5,4% divorcés. En ce qui concerne le  niveau scolaire des pensionnaires, la  même étude souligne que 36 % ont  un niveau d’enseignement primaire,  31 collégial, 17% secondaire, 12%  sans niveau et 5% universitaire.
Pour ce qui est de l’origine des  pensionnaires, sur 711 patients, 154 malades sont originaires de  Casablanca, 72 de Tanger-Tétouan,  64 de l’Oriental, 61 de Tadla,  54 de Rabat et 54 originaires de  Marrakech.

Moteur de l’économie locale
Concernant les conditions d’accueil,  l’enquête révèle que 4 pensionnaires  logent dans une seule chambre,  70% ne reçoivent aucun traitement  durant leur séjour au mausolée, 24%  ne reçoivent aucune visite familiale  et 23% sont dans un mauvais état  sanitaire. Il ressort de cette même  enquête que les pensionnaires paient  en moyenne 786 DH mensuellement  alors que les frais d’hébergement  avoisinent les 8 millions de DH par  an, au total. Dans cette commune,  le malade mental est le moteur de  l’économie locale.
L’enquête dévoile aussi que tous  les pensionnaires, sans exception,  souffrent de maladies mentales et  psychiatriques, 70% ne reçoivent  aucun traitement, vivent dans de  conditions difficiles et subissent de  mauvais traitements en flagrante  violation des droits de l’Homme et  des malades mentaux.
L’enquête présente une série  de mesures pour résoudre la  problématique de la violation des  droits des personnes atteintes de  maladies mentales et psychiatriques  au mausolée Bouya Omar. Elle  recommande, entre autres, la  construction et la mise en service  d’un centre médico-social, d’une  capacité d’accueil de 120 lits.

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