Dans le contexte sociopolitique tendu que subit le Maroc, M. Mehdi Bensaid, ministre de la communication et membre du PAM s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité lors de son passage à l’émission « l’Info en Face » dont : le remaniement ministériel, le chômage et la grève des étudiants en médecine, mettant ainsi en lumières une partie des défis et des crises du sommet de l’iceberg auxquels le pays est confronté. Nous apprenons ainsi qu’un remaniement ministériel est possible bien que le chef du gouvernement n’ait fait qu’en marmonner l’éventualité sans détails.
Le parti de M. Bensaid s’interroge sur la nécessite de la refonte de l’architecture gouvernemental. Le ministre suggère que cette option est envisageable dans certains secteurs et souligne que rien n’est encore décidé. J’imagine qu’à ce stade, au sein des partis marocains, le leurre de la course au postes ministériels est déjà lâché. Le ministre rappelle que la rentrée politique sera difficile en raison de la conjoncture politique morose, de la sécheresse, de la hausse du chômage et des dossiers sociaux complexes comme la réforme de retraites agonisantes. Selon le ministre, le Maroc, grâce à la perspective 2030, est à un tournant de son développement. Les grands chantiers prévus permettront de fournir de l’emploi et de la stabilité sociale.
La lutte contre le chômage des jeunes est un défi pour le Maroc. Le ministre renvoie la responsabilité de la perte d’emplois aux boucs émissaires de la pandémie, de la guerre en Ukraine et d’autres causes universellement citées pour dégager les responsabilités gouvernementales. La charte de l’investissement lui inspire l’optimisme d’un bout du tunnel qu’il admet n’être pas pour demain. Maintenant la question est la suivante : En quoi un remaniement ministériel peut-il résoudre des problèmes de sécheresse, de chômage, de cherté de la vie et de morosité sociale au Maroc ?
Un remaniement ministériel quand il est fait hors calculs politiques peut donner une nouvelle impulsion politique en apportant du sang nouveau et de la compétence au sein d’un gouvernement engourdi. Bien entrepris, il peut réorganiser les priorités et améliorer la coordination entre les différents ministères. Cela suppose qu’il existe une vision unique, des stratégies ministérielles convergentes, des objectifs à atteindre alignés, cohérents et complémentaires et une obligation de reddition de compte parlementaire. Malheureusement, la réalité est tout autre. Souvent, un remaniement n’est qu’un geste purement cosmétique destiné à apaiser l’opinion publique sans réelle conviction à résoudre les problèmes sous-jacents. Les nouveaux ministres n’ont pas plus de marge de manoeuvres que les précédents et les politiques inefficaces sont poursuivies.
Chaque remaniement nécessite un délai d’adaptation. Les nouveaux ministres doivent comprendre, s’ils en ont la capacité intellectuelle, leur portefeuille, établir de nouvelles équipes, revoir les stratégies en cours. La mise en oeuvre des solutions est alors rejetée à pétaouchnoc si ce n’est pas à perpète-les-oies. Dans notre structure politique, le risque de politisation d’un remaniement est plus que certain. Les calculs politiques comme pour récompenser des alliés ou neutraliser des rivaux aggravent les dysfonctions au lieu de les résoudre. Les remaniements deviennent une manoeuvre politicienne plutôt qu’une réponse aux besoins du pays et de la population. Dans le contexte très tendu de notre pays,... Il est légitime de se demander si le choix du remaniement n’est que la face apparente de L’entourloupette politique.