L'enfant égaré, de Brahim Kermaoui



“Je m’appelle Brahim  Kermaoui; je suis né au  Maroc, le 22 août 1978.  Du moins, c’est ce qui  est indiqué sur mes papiers d’identité;  car ma naissance est entourée de  non-dits et de mensonges”. C’est ainsi  que l’auteur raconte sa vie dans un  livre autobiographique intitulé L’enfant  égaré. Les conditions de sa venue au  monde, dans une maternité de Berkane,  sont effectivement troubles. Il aurait été  échangé contre un bébé mort-né.

Brahim passe le plus clair de son  enfance entre ses parents adoptifs,  installés à Gennevilliers, dans les  Hauts-De-Seine, en France; les familles  d’accueil et la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et  sociales).

Ali et Safia, qu’il appelait “Papa” et  “Maman”, forment un couple dont la  vie quotidienne n’est que violence entre  eux et maltraitance à son égard. Plus  Brahim avançait dans l’âge, plus il comprenait  qu’il devait se prendre en  charge et se suffire à luimême.  Une réalité  qui s’imposait  à lui, en plein  adolescence,  sans qu’il y soit  vraiment préparé.  Il est alors happé  par la vie de la rue et  ses bandes organisées  de trafic en tout  genre.

Ses séjours répétés à la  DDASS n’ont pu le soustraire  à ce milieu malfamé.  Il s’en est finalement sorti  par lui-même et par la responsabilité  vis-à-vis de la petite famille qu’il a fondée. Ce happy  end reste incomplet.

Brahim est toujours à la recherche de  son identité filiale. Ce faisant, il dénonce  le commerce de bébés volés qui,  d’après lui, existe toujours au Maroc.  Il voudrait que sa mésaventure  involontaire et douloureuse n’arrive  pas aux autres. C’est toute  la raison de sa démarche. Brahim  aurait pu conclure son  récit en appelant à ne plus  tout mettre sur le dos de  la providence, en tout cas  pas plus qu’elle ne peut  supporter.

Si les adultes avaient un  tant soit peu le sens  des responsabilités,  Brahim aurait eu  sa part de chance  dans la vie.  Ce jour arrivera-  t-il un jour?

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