Leila Slimani remporte le Prix littéraire La Mamounia, pour son roman "Dans le jardin de l’ogre"

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La jeune écrivaine francomarocaine  Leila Slimani  a remporté, samedi 19  septembre 2015, à Marrakech,  la 6ème édition du Prix littéraire  La Mamounia, pour son roman  «Dans le jardin de l’ogre», paru  aux éditions Gallimard. Ce prix  récompense les auteurs marocains  d’expression française. Avec cette  consécration, Leila Slimani est  la première femme à obtenir le  Prix La Mamounia. L’audace et la  justesse avec lesquels elle a réussi  à traiter l’histoire de son roman  n’ont pas laissé les membres du  jury indifférents.

Dans son premier roman, la  journaliste et écrivaine de 34 ans  raconte l’histoire d’une femme  souffrant d’une addiction sournoise  au sexe. Adèle, 35 ans, grand  reporter, épouse d’un médecin  et mère d’un petit garçon, est  complètement esclave de cette  pulsion qui la tenaille et dont elle  ne peut se défaire. L’héroïne de  Leila Slimani est une nymphomane,  qui attend que son mari aille  travailler pour partir à la recherche  de sensations fortes en vue  d’assouvir son envie incontrôlable  et maladive de sexe. La quête  éperdue de plaisirs éphémères,  de cette «Madame Bovary» des  temps modernes cache, en fait,  une misère sentimentale et un malêtre  profond que la jeune femme  tente désespérément de combler.  Adèle vit dans un bel appartement  à Paris et paraît tout avoir pour  mener une existence heureuse et  paisible. A cause de son addiction,  elle perd pied et se retrouve  prisonnière de démons dont elle  n’arrive pas à se libérer...


Pétrie de valeurs universelles pour  avoir baigné dans une culture  multiple, Leila Slimani a toujours eu  un penchant pour les belles lettres.  Elle est la fille de Othmane Slimani  Tlemçani, ancien Secrétaire d’Etat  aux affaires économiques dans les  années 70 et président général  du CIH de 1979 à 1993. Il a été  éclaboussé par le scandale de cette  institution bancaire et mort en  2004. La maman de Leila, Béatrice-  Najat, est franco-algérienne et est  médecin de son état.

Ecrire, c’est être
Au sein d’une famille où les tabous  n’ont pas de place, la jeune  femme reçoit une éducation à  l’occidentale où l’art et la culture  sont très présents. Une fois ses 18  balais bouclés, elle quitte Rabat  pour Paris, où elle fait des études  de littérature puis Sciences-Po. Son  amour pour le cinéma la pousse à  s’inscrire au cours Florent. L’univers  du 7ème art ne l’accroche pas trop,  mais laisse une trace indélébile  dans son écriture, désormais très  cinématographique.

Ensuite, Leila s’inscrit à l’École  supérieure de commerce de Paris  (ESCP), où une spécialisation dans  les médias la mène au journalisme.  Elle fait ses armes dans L’Express  avant d’intégrer la rédaction du  magazine Jeune Afrique. Mais son  amour pour la littérature prend le  dessus. Elle finit par reléguer le  journalisme au second plan pour  consacrer le clair de son temps à  l’écriture… et à son mari et à son  fils Emile.

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