Le leadership de la monarchie

le maroc face à la crise du covid-19

Lorsque l’essentiel national est en cause, les Marocains ne sont pas désarmés, ni fragilisés, attachés qu’ils sont aux fondamentaux de la Nation.

Un règne n’est jamais un long fleuve tranquille. Interrogé une fois par une chaîne de télévision française, le regretté Souverain, S.M. Hassan II, avait fait part de son souhait que son successeur, alors Prince héritier, ait des jours difficiles sur le Trône. Et d’expliquer que la monarchie a besoin d’épreuves pour se ressourcer, se revitaliser et être à la hauteur de cette exigence fondamentale: la communion avec le peuple.

La crise sanitaire actuelle est, de ce point de vue, une circonstance d’exception de la plus forte amplitude. Que les vingt ans de règne de S.M. Mohammed VI aient connu des conjonctures difficiles, de diverses natures, polarisées autour de faits, l’historique en est connu. Mais ce qui est en cause aujourd’hui avec la pandémie du Covid- 19 est cependant d’une autre nature et d’une autre portée. Ce fléau est mondial tant par sa propagation que par son impact économique et social.

Mais, en même temps, faute d’un gouvernement mondial, la thérapeutique ne peut être que nationale. Telle fut la position du Maroc dès les premiers jours. Le Souverain a pris en mains le danger avec des décisions appropriées à la mesure des risques encourus ou potentiels: état d’urgence sanitaire, création d’un Fonds spécial, dispositif médical, utilisation de la chloroquine par la réquisition d’une société spécialisée à Casablanca… Il faut le dire tout net: globalement, c’est un sans-faute. L’intendance a dû suivre, non sans quelques difficultés, telle la disponibilité des masques.

La mobilisation et la solidarité se sont distinguées partout et dans tous les secteurs. C’est la Nation qui est en cause. À cet égard, le Souverain a ordonné que la médecine militaire soit associée et prête son concours à la médecine du secteur public. De même, la médecine libérale est devenue partie prenante. C’est qu’il y a danger, comme si l’on se trouvait confronté à un état de guerre –une qualification retenue par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ou des chefs d’État étrangers, tel le président français Emmanuel Macron.

Les Marocains se sont repliés sur euxmêmes, leur vie et leur famille, bien entendu, mais aussi sur patrie. Il n’y a de prière ou une incantation qui n’associe ces deux références devenues pratiquement fusionnelles. Et, dans le cadre de ce repli, c’est S.M. le Roi qui a été le symbole de cette incarnation, qu’il a portée avec sagacité et détermination. L’instinct de protection n’était ainsi tourné que vers le Souverain. Plus encore, d’une certaine manière, n’estce pas un instinct de survie même? Toutes les différenciations socio-économiques ou culturelles sont mises en équation pour se fondre dans un sentiment collectif partagé. Il y a une forte teneur patriotique qui irrigue également cette disposition d’esprit, comme une lame de fond venant des profondeurs et réactivant un esprit national. Un patriotisme d’urgence où il faut serrer les rangs.

Le Souverain est à l’écoute du peuple. Il a pris les décisions conséquentes pour prendre en mains la lutte contre l’épidémie. Il a maîtrisé et valorisé les potentialités. Il savait qu’au-delà de son statut constitutionnel et politique et de Commandeur des Croyants, il lui fallait incarner un leadership qui soit en phase avec les exigences de la crise sanitaire actuelle. Il a réussi –et ce n’est pas par hasard que la politique marocaine en l’occurrence soit citée comme exemplaire, dans la région et dans le continent, mais aussi par bien des pays européens.

Le leadership royal est un grand acquis, un sanctuaire de protection et de confiance. Une garantie que lorsque l’essentiel national est en cause, les Marocains ne sont pas désarmés ni fragilisés, attachés qu’ils sont aux fondamentaux de la Nation.

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