Le taux de chômage repasse au-dessus de la barre des 10%

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Un bilan décevant pour le gouvernement


Échec. La politique économique du gouvernement n’arrive pas à générer assez d’emplois pour estomper la hausse continue et inquiétante du chômage des jeunes.

Dans le rouge. Les statistiques  du chômage du Maroc le  sont assurément avec un  taux officiel qui dépasse légèrement  la barre de 10%. En effet, d’après  la note publiée par le Haut  commissariat au plan (HCP) sur la  situation de l’emploi au troisième  trimestre 2015, le taux de chômage  officiel s’établit désormais à 10,1%  à fin septembre, contre 9,6% une  année auparavant. Au troisième  trimestre 2015, en glissement sur  un an, le nombre de chômeurs a  augmenté de 5,8%.

Ce taux passe de 14,5% à 15,1% en  milieu urbain et de 4,1% à 4,3% en  milieu rural. Par genre, il passe pour  les hommes de 9,2% à 9,6% et 10,6% à 11,1% pour les femmes. Le chômage  s’est accru de 66.000 personnes,  52.000 en milieu urbain et 14.000 en  milieu rural, portant le volume global  du chômage à 1.206.000 personnes au  niveau national, ce qui correspond à  un accroissement de 5,8% par rapport  à l’année dernière, indique le HCP.La  population active du Royaume s’élève à  11,99 millions de personnes, soit sur un  an +0,9% au niveau national (+1,2% en  milieu urbain et +0,5% en milieu rural).

Les jeunes chôment
Et entre le troisième trimestre 2014 et  celui de 2015, l’économie marocaine  a créé 41.000 postes (24.000 en milieu  urbain et 17.000 en milieu rural), un  chiffre bien inférieur aux 58.000 postes créés l’an passé. Depuis un an,  l’économie marocaine n’a pas créé  assez d’emplois pour stabiliser la  situation du chômage.

Le secteur des services reste le plus  créateur d’emplois. L’agriculture et  la pêche en perdent. C’est bizarre,  le secteur de l’agriculture, qui vient  de connaître une récolte record, est  celui qui a perdu 27.000 emplois sur  un an. Ceci se passe au moment où  le secteur des services a créé sur la  période 27.000 postes, suivi du BTP  (25.000) et de l’industrie, y compris  l’artisanat, à 16.000 postes.  Même avec l’essor que connaissent  les secteurs de l’aéronautique et  l’automobile, malgré les stratégies  industrielles qui se suivent,  l’industrie recrute peu. Il est temps  de diagnostiquer le mal de ce secteur  économique.

Mais le plus inquiétant, c’est  qu’officiellement, près de 40% des  jeunes actifs en milieu urbain sont  au chômage. Ils forment le gros des  66.000 chômeurs qui se sont rajoutés  cette année et la majorité au sein  du club du chômage. Et même les  plus chanceux qui ont trouvé du  travail, leur situation est précaire  et instable. Car 62,6% des salariés  marocains ne bénéficient pas de  contrat de travail. Cette part atteint  90,5% dans le BTP.

A la veille des  législatives prévues pour 2016, ces  chiffres mettent à plat la politique  économique gouvernementale qui  n’arrive, même en diminuant les  déficits budgétaires, à relancer la  machine pour créer de l’emploi. Un  bilan décevant en fin de mandat.

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