
Une fausse mauvaise nouvelle
Statistiques. Le Haut Commissariat au Plan révèle que le taux de chômage au Maroc est passé de 10,2% à 9,9% entre le premier trimestre 2014 et celui de 2015. D’autres indicateurs inquiètent néanmoins.
Le marché du travail au Maroc renoue avec le progrès. Selon une note d’information du Haut Commissariat au Plan (HCP), rendue publique mardi 5 mai 2015, le taux de chômage est passé de 10,2% à 9,9% entre le premier trimestre de 2014 et celui de 2015, soit une baisse de 0,3 point. L’économie marocaine a créé 27.000 emplois durant cette période, avec 45.000 postes générés en milieu urbain, et 18.000 autres perdus en milieu rural. Le nombre total des chômeurs a baissé de 34.000 durant la même période (22.000 en milieu urbain et 12.000 en rural), passant de 1.191.000 à 1.157.000, soit une baisse de 2,9%. Ainsi, le taux de chômage est passé de 14,6% à 14,3% en milieu urbain et de 5,1% à 4,7% en milieu rural, révèle le HCP.
Sur les 27.000 emplois créés durant cette période, 9.000 ont été générés par l’industrie, y compris l’artisanat, dont 8.000 créés par la branche des industries extractives. Par contre, le BTP (Bâtiment et travaux publics) n’a pas créé d’emploi au cours de cette période. Si les principaux indicateurs montrent un recul léger du taux de chômage au Maroc, d’autres chiffres sont plutôt alarmants. Le chômage des diplômés s’aggrave, avec plus du quart des chômeurs (27,6%) détenant un diplôme de niveau supérieur. Alors que le chômage des jeunes s’éternise, avec un taux de 21,3% chez les âgés de 15 à 24 ans, et atteint même 39,1% chez les citadins de cette tranche d’âge. Egalement, près des deux-tiers des salariés (62,3%) exercent sans contrat, et ce taux s’élève à 90% dans le secteur de l’agriculture, pêche et forêt. A cela s’ajoute le phénomène de l’emploi non rémunéré, qui touche 20,6% des actifs au niveau national, et 38% en milieu rural.
Revers de la médaille
Les problèmes liés aux prestations sociales persistent également, avec 78,5% des actifs employés qui ne possèdent pas de couverture médicale, et ce taux atteint 93% en milieu rural. Autres signes préoccupants, près de huit chômeurs sur dix (78,1%) sont des citadins, plus de six sur dix (61,4%) chôment depuis plus d’une année, près de la moitié (49,7%) sont primo-demandeurs d’emploi. Par ailleurs, près du quart (24,8%) se sont retrouvés en situation de chômage suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur.
Pour rappel, la Stratégie nationale de l’emploi, annoncée en grande pompe par le ministre de l’Emploi et des affaires sociales, Abdessalam Seddiki, et censée apporter des solutions à la problématique du chômage au Maroc, tarde encore à voir le jour.