El Khalfi voit grand
Redressement. Le processus de développement de la presse électronique au Maroc, entamé avec la journée d’étude organisée le 10 mars 2012, se poursuit. Trois ans après, le ministre de la Communication se montre optimiste.
"L'avenir appartient aux médias numériques et à la presse électronique". Ces mots, prononcés par Mustapaha El Khalfi, ministre de la Communication, lors d’une rencontre organisée par son département sur «l’évolution de la presse électronique au Maroc, entre les contraintes du modèle économique et les défis de la pratique professionnelle», samedi 2 mai 2015 à Rabat, montrent l’engouement du ministre pour ce dossier. A peine nommé ministre au sein du cabinet Benkirane en janvier 2012, M. El Khalfi a annoncé le ton, à travers la journée d’étude du 10 mars 2012, consacrée à ce sujet. Cet événement avait connu alors la participation de près de 500 personnes représentant 250 sites d’information électronique, en plus d’académiciens, d’acteurs et des personnes intéressés par ce secteur.
Carte professionnelle
Au plan juridique, le grand défi majeur réside dans la capacité de cette presse électronique à se conformer à la législation. La rencontre du 10 mars 2012 avait donné naissance à une Commission scientifique regroupant des spécialistes du secteur, qui s’est chargée de l’élaboration d’un Livre blanc, une feuille de route pour la promotion de la presse électronique. L’année 2012 a été ainsi l’année de la concertation par excellence et ce n’est qu’en 2013 que la mise en œuvre de mesures pratiques a été entamée. En avril 2013, la Commission scientifique a rendu sa copie, et le Livre blanc pour la mise à niveau de la presse électronique marocaine a été présenté.
Concrètement, le ministère affirme que, jusqu’à fin 2014, 132 sites électroniques d’information ont obtenu le récépissé du dépôt légal, dont 66 en arabe, 5 en français, 45 dans les deux langues et 16 multilingues. Parmi ces 132 sites, 19 portent le nom de domaine marocain (.ma) et 7 (.press.ma).
Le nombre de journalistes électroniques titulaires de la carte de presse professionnelle, portant le nom de leurs supports médiatiques, est passé de 26 en 2013 à 46 en 2014, représentant 10 sites d’information; ajoutant que ce chiffre est passé à 89 journalistes en 2015, représentant 20 sites d’information électroniques. Jusqu’à fin avril 2015, les journaux électroniques qui ont reçu leur récépissé de dépôt légal étaient au nombre de 158.
Au plan juridique, le grand défi majeur réside dans la capacité de cette presse électronique à se conformer à la législation. La rencontre du 10 mars 2012 avait donné naissance à une Commission scientifique regroupant des spécialistes du secteur, qui s’est chargée de l’élaboration d’un Livre blanc, une feuille de route pour la promotion de la presse électronique. L’année 2012 a été ainsi l’année de la concertation par excellence et ce n’est qu’en 2013 que la mise en œuvre de mesures pratiques a été entamée. En avril 2013, la Commission scientifique a rendu sa copie, et le Livre blanc pour la mise à niveau de la presse électronique marocaine a été présenté.
Concrètement, le ministère affirme que, jusqu’à fin 2014, 132 sites électroniques d’information ont obtenu le récépissé du dépôt légal, dont 66 en arabe, 5 en français, 45 dans les deux langues et 16 multilingues. Parmi ces 132 sites, 19 portent le nom de domaine marocain (.ma) et 7 (.press.ma).
Le nombre de journalistes électroniques titulaires de la carte de presse professionnelle, portant le nom de leurs supports médiatiques, est passé de 26 en 2013 à 46 en 2014, représentant 10 sites d’information; ajoutant que ce chiffre est passé à 89 journalistes en 2015, représentant 20 sites d’information électroniques. Jusqu’à fin avril 2015, les journaux électroniques qui ont reçu leur récépissé de dépôt légal étaient au nombre de 158.
Respect de la déontologie
Partout dans le monde, le lectorat se tourne massivement vers les sites d’information enligne. L’actualité y est abondante, variée, réactive, participative et majoritairement gratuite. Cette évolution a donné lieu a plusieurs interrogations liées à la concurrence opposant les publications papier et leurs homologues électroniques, et au respect de la déontologie.
Le passage de la presse papier au numérique arrive tardivement au Maroc. « Bien que deux titres, en l’occurrence l’Economiste et Maroc Hebdo, s’étaient démarqués dans les années 90 en étant les premiers journaux marocains à lancer leur site internet, aucun acteur n’a pris conscience du virage qu’était en train de prendre l’écosystème de la presse », nous explique Mohamed Ezzaouak, fondateur du site d’information Yabiladi.com. Selon lui, il est difficile de faire des pronostics, mais on assiste déjà au Maroc à la disparition de journaux et à la baisse tendancielle des ventes globales de la presse papier. Néanmoins, les sites électroniques sont souvent pointés du doigt, en matière de crédibilité et de respect de la déontologie. Matérielles et palpables, les publications papier jouissent d’une certaine légitimité par rapport à l’électronique.
Partout dans le monde, le lectorat se tourne massivement vers les sites d’information enligne. L’actualité y est abondante, variée, réactive, participative et majoritairement gratuite. Cette évolution a donné lieu a plusieurs interrogations liées à la concurrence opposant les publications papier et leurs homologues électroniques, et au respect de la déontologie.
Le passage de la presse papier au numérique arrive tardivement au Maroc. « Bien que deux titres, en l’occurrence l’Economiste et Maroc Hebdo, s’étaient démarqués dans les années 90 en étant les premiers journaux marocains à lancer leur site internet, aucun acteur n’a pris conscience du virage qu’était en train de prendre l’écosystème de la presse », nous explique Mohamed Ezzaouak, fondateur du site d’information Yabiladi.com. Selon lui, il est difficile de faire des pronostics, mais on assiste déjà au Maroc à la disparition de journaux et à la baisse tendancielle des ventes globales de la presse papier. Néanmoins, les sites électroniques sont souvent pointés du doigt, en matière de crédibilité et de respect de la déontologie. Matérielles et palpables, les publications papier jouissent d’une certaine légitimité par rapport à l’électronique.
Phase de démarrage
Mais pour Khalid Tritki, journaliste spécialisé en économie, la crédibilité ne dépend pas du mode de diffusion. Que la presse soit diffusée sur papier, ou à travers les ondes, la « crédibilité se dessine à travers la ligne éditoriale, le respect des règles journalistiques telles que reconnues dans les standards internationaux et le respect des lois. Quand un site d’information répond à ces critères, sa crédibilité peut se hisser au rang de grands médias, il peut même les dépasse », rétorque-t-il. Dans un monde dominé par les lois du marché, tout activité doit trouver, voire inventer, des moyens de survie financière et économique.
Au Maroc, la situation financière des sites électroniques est loin d’être homogène. Selon M. Tritki, les ressources financières de la plupart des sites d’information au Maroc reposent exclusivement sur la publicité. La vente de la bannière est la ressource principale des sites d’information pour l’instant. De même, on constate sur le marché le développement de produits annexes, comme l’organisation de manifestation ou de salon, mais cela demeure timide pour l’instant. D’autres encore se sont aventurés dans l’édition papier, mais sans résultat probant.
De ce fait, l’avenir de la presse électronique est toujours indécis. « Personne ne peut prédire l’avenir d’une activité économique dont les contours financiers se définissent à l’échelle mondiale », ajoute M. Tritki. La presse électronique est encore en phase de démarrage et l’expérimentation demeure de mise. Nous assistons, de par le monde, à l’apparition de certains modèles économiques et nous attendons, comme tous les observateurs, leur aboutissement pour pouvoir juger la pertinence des choix.
L’avenir est évidemment entre les mains des acteurs du secteur, à savoir les entreprises de presse, mais il y a également une responsabilité du législateur pour garantir la propriété intellectuelle, une concurrence saine, le droit des journalistes, la formation. Par ailleurs, le Contratprogramme de mise à niveau des entreprises de presse couvrant la période 2013-2017, signé le 8 mars 2013, intègre la presse électronique dans le mécanisme d’aide publique à la presse nationale, et ce en attendant l’adoption du cadre juridique relatif à la presse électronique
Mais pour Khalid Tritki, journaliste spécialisé en économie, la crédibilité ne dépend pas du mode de diffusion. Que la presse soit diffusée sur papier, ou à travers les ondes, la « crédibilité se dessine à travers la ligne éditoriale, le respect des règles journalistiques telles que reconnues dans les standards internationaux et le respect des lois. Quand un site d’information répond à ces critères, sa crédibilité peut se hisser au rang de grands médias, il peut même les dépasse », rétorque-t-il. Dans un monde dominé par les lois du marché, tout activité doit trouver, voire inventer, des moyens de survie financière et économique.
Au Maroc, la situation financière des sites électroniques est loin d’être homogène. Selon M. Tritki, les ressources financières de la plupart des sites d’information au Maroc reposent exclusivement sur la publicité. La vente de la bannière est la ressource principale des sites d’information pour l’instant. De même, on constate sur le marché le développement de produits annexes, comme l’organisation de manifestation ou de salon, mais cela demeure timide pour l’instant. D’autres encore se sont aventurés dans l’édition papier, mais sans résultat probant.
De ce fait, l’avenir de la presse électronique est toujours indécis. « Personne ne peut prédire l’avenir d’une activité économique dont les contours financiers se définissent à l’échelle mondiale », ajoute M. Tritki. La presse électronique est encore en phase de démarrage et l’expérimentation demeure de mise. Nous assistons, de par le monde, à l’apparition de certains modèles économiques et nous attendons, comme tous les observateurs, leur aboutissement pour pouvoir juger la pertinence des choix.
L’avenir est évidemment entre les mains des acteurs du secteur, à savoir les entreprises de presse, mais il y a également une responsabilité du législateur pour garantir la propriété intellectuelle, une concurrence saine, le droit des journalistes, la formation. Par ailleurs, le Contratprogramme de mise à niveau des entreprises de presse couvrant la période 2013-2017, signé le 8 mars 2013, intègre la presse électronique dans le mécanisme d’aide publique à la presse nationale, et ce en attendant l’adoption du cadre juridique relatif à la presse électronique